Les RG admettent avoir enquêté sur Bruno Rebelle

  • Copié
Administrator User , modifié à
Accusés de surveiller l'entourage de Ségolène Royal, les Renseignements généraux ont reconnu avoir établi une fiche sur l'ancien directeur de Greenpeace France, Bruno Rebelle. Ils ont nié tout lien avec la campagne présidentielle. L'intéressé, qui a rejoint l'équipe de campagne de la candidate socialiste ce mois-ci, a déposé une plainte pénale.

La polémique sur la note des RG sur Bruno Rebelle est loin d'être éteinte. La direction centrale des Renseignements généraux reconnaît avoir établi une fiche sur un membre de l'équipe de Ségolène Royal mais nie avoir reçu une demande d'enquête spéciale du ministre de l'Intérieur, a déclaré un porte-parole. Le premier secrétaire du PS, François Hollande, avait demandé mercredi qu'il y ait "immédiatement des vérifications" sur les informations faisant état de cette enquête et les socialistes ont dénoncé le cumul des fonctions du ministre-candidat. Selon Le Canard Enchaîné, Nicolas Sarkozy a demandé aux RG d'enquêter sur Bruno Rebelle, ex-directeur de Greenpeace France qui a récemment rejoint la candidate socialiste comme conseiller à l'environnement. Dans Le Monde de jeudi, la direction des RG explique que la fiche sur Bruno Rebelle n'est pas liée à la campagne présidentielle et qu'elle a été établie avant l'entrée du militant écologique dans l'équipe Royal. "Réactualisée à la mi-janvier, elle retrace le parcours de M. Rebelle qui fut, entre autres, fondateur de Vétérinaires sans frontières", écrit le quotidien. Il souligne que les RG se montrent, dans cette fiche, "très élogieux sur l'action de M. Rebelle au sein de Greenpeace, le qualifiant "d'excellent gestionnaire" et "d'homme de dossiers bien ficelés". Le ministre de l'Intérieur et candidat présidentiel de l'UMP Nicolas Sarkozy a estimé que l'affaire était exploitée par la gauche. "Je ne sais pas pourquoi ils sont si agités. Il n'y a eu aucune enquête, de personne", a-t-il dit à des journalistes lors d'un déplacement dans l'Aisne. "Je ne pense pas que c'est comme ça que Mme Royal redonnera de l'air, de la hauteur de vue à sa campagne. Qu'elle retrouve ses fondamentaux et tout ira bien. Moi je ne céderai à aucune polémique", a-t-il ajouté. Selon Le Canard Enchaîné, cependant, six policiers des RG ont été détachés sur cette affaire pendant trois jours pour examiner les conditions du divorce de Bruno Rebelle et celles d'un litige commercial remontant à 1990. Les RG étaient supposés ne plus suivre depuis la fin des années 1990 la vie interne des partis politiques et devaient se réorienter vers la lutte contre le terrorisme, les violences urbaines et l'économie souterraine. En 2002, Nicolas Sarkozy a demandé la suppression des "notes blanches", dénuées d'en-tête de service et susceptibles de manipulations. Un de ses proches, Joël Bouchité, a été nommé en avril 2006 à la tête de ce service. La gauche critique le cumul par Nicolas Sarkozy des titres de ministre de l'Intérieur, où il a autorité sur la police, et de celui de candidat officiel de l'UMP à la présidentielle. Ségolène Royal a jugé souhaitable une enquête sur l'affaire et en appelé à Jacques Chirac.