C'est un texte qui était attendu depuis trente ans : pour la première fois, le Congrès américain a voté mardi en faveur d'un projet de loi sur l'énergie qui prévoit notamment de réduire de façon drastique les normes de consommation de carburants des voitures. D'ici 2020, l'industrie automobile aux Etats-Unis devra ainsi réduire d'environ 40% la consommation d'essence des véhicules. Le texte contient aussi tout un ensemble de réglementations pour réaliser des économies d'énergie telles l'utilisation d'ampoules et d'équipements ménagers moins gourmands en électricité.
Le Congrès est à majorité démocrate mais le vote des élus américains pour ce texte, tous bords confondus, a été massif. La Maison blanche a annoncé de son côté que George Bush promulguerait le texte dès ce mercredi. Une rapidité à agir qui contraste avec les réticences affichées lors de la dernière conférence sur l'environnement organisée à Bali. Car ce projet de loi sur l'énergie a aussi des motivations économiques et stratégiques.
La hausse des prix du pétrole se répercute directement à la pompe aux Etats-Unis comme en France. Mais c'est surtout la question de la dépendance énergétique et donc stratégique qui pose question outre-Atlantique. Toutes les mesures annoncées devraient ainsi permettre de réduire la demande de pétrole américaine de 4 millions de barils par jour d'ici à 2030, soit plus de deux fois les importations quotidiennes du Proche-Orient. Par ailleurs, en favorisant l'utilisation d'éthanol, un biocarburant produit à partir du maïs, ce texte semble également favorable pour les agriculteurs américains.