Les Echos vendus à LVMH, les salariés en colère

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Au terme de plus de quatre mois de négociations exclusives, le géant français du luxe LVMH a confirmé avoir signé lundi avec le Britannique Pearson l'acquisition du groupe Les Echos. La transaction se monte à 240 millions d'euros. Les salariés des Echos ont décidé de ne pas faire paraître le journal ce mardi. Ils ont aussi accueilli sous les huées le représentant de Pearson, venu assister à un comité d'entreprise mardi au siège du quotidien. Peu après, réunis en assemblée générale, ils ont décidé de ne pas faire paraître le journal mercredi.

Les Echos changent de propriétaire. Le groupe de presse britannique Pearson a annoncé lundi avoir signé avec le groupe LVMH un accord de vente du groupe de presse économique Les Echos pour 240 millions d'euros en numéraire. LVMH a de son côté confirmé le rachat du groupe, qui intervient après plus de quatre mois de négociations exclusives. Pearson et LVMH ont rappelé que l'accord signé "inclut une série de mesures destinées à protéger l'indépendance éditoriale ainsi que des engagements en matière d'emploi aux Echos", mesures qui avaient été annoncées le 23 juillet dernier. La transaction devrait être achevée d'ici à la fin de l'année.

Les deux groupes ont attendu,pour annoncer la vente, le résultat de l'action en référé intentée par les élus du comité d'entreprise contre la direction des Echos. Ils accusaient cette dernière d'avoir abusivement mis un terme à la procédure d'information-consultation sur le projet de vente et demandaient sa reprise. Mais le juge des référés les a déboutés, estimant que la direction avait fourni des "informations importantes en quantité et en qualité" aux représentants des salariés.

Peu après cette annonce, les salariés des Echos, réunis en assemblée générale, ont décidé de ne pas faire paraître le journal mardi en guise de protestation. Réunis en assemblée générale, ils ont décidé mardi de poursuivre le mouvement et donc les Echos ne paraîtront pas mercredi. Les salariés se sont dits "extrêmement choqués" d'une annonce aussi rapide de la vente. Le président de la Société des journalistes, Vincent de Féligonde, a dénoncé une annonce de vente "le soir, en catimini". "On pensait que Pearson respecterait les gens, mais voilà", a-t-il ajouté. Mardi matin, plusieurs dizaines de salariés ont formé une haie silencieuse, dans le hall de leur immeuble, dans le 2ème arrondissement à Paris, à l'arrivée du représentant de leur propriétaire Pearson, David Bell, avant de le huer. Ils ont déployé une grande banderole sur laquelle était inscrite: "M. Arnault, l'indépendance n'est pas un luxe".

Particulièrement unis, les salariés des Echos sont vent debout depuis quatre mois contre un repreneur dont ils craignent une mainmise éditoriale. Mi-juillet, elle avait même massivement apporté son soutien à l'offre concurrente déposée par le groupe financier Fimalac, sollicité par la direction de la rédaction. Supérieure de 5 millions d'euros à celle de LVMH, cette offre n'a jamais été examinée par Pearson, lié au géant du luxe par une clause d'exclusivité.