Le top 5 des affiches de campagne

L'affiche de campagne de François Hollande
L'affiche de campagne de François Hollande © CAPTURE D'ECRAN
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Hélène Favier , modifié à
Europe1.fr a demandé à un spécialiste de la communication de nous livrer son "top 5".

D’ici le 9 avril, elles recouvriront les panneaux électoraux de toutes les communes de France. Partout, les affiches officielles des candidats seront vues, scrutées, critiquées. L’exercice "du tirage de portrait" a donc été extrêmement travaillé, soigné par les équipes de communication des prétendants à l’Elysée. Qui a réussi son affiche, qui l’a ratée ? Europe1.fr a demandé à  Stephen Bunard, synergologue et spécialiste de la communication de décrypter les attitudes et le visage des candidats. Voici son palmarès, son top 5 des affiches de candidat.

 

1 - François Bayrou

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Stephen Bunard : "Comme pour la lecture d’un texte, nous lisons les images de la gauche vers la droite. Par conséquent, quand quelqu’un regarde vers la droite, nous pensons inconsciemment, qu’il  regarde vers l’avenir. C’est le cas de François Bayrou sur son affiche : son corps et son regard sont tournés vers la droite, vers l’avenir."

"Cette affiche est réussie parce qu’elle est prise sur le vif. François Bayrou y a un 'sourire de Duchenne', du nom de ce neurologiste qui avait étudié les sourires exprimant une joie sincère. Son sourire est accompagné par un plissement des yeux, des pattes d'oie apparaissent. Tout ceci donne une impression de sincérité. Le candidat du Modem a également une ride marquée à gauche : celle de l’émotion.  Bref, son affiche dégage une image de bonheur. Elle est efficace."

 

2 - Marine Le Pen

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Stephen Bunard : "La candidate du Front nationale est très forte dans les codes inconscients de la séduction. Elle montre ici davantage la partie gauche de son visage, ce qui accentue toujours un côté de douceur. La pose ne ressemble pas à une affiche électorale. C’est au contraire celle que l’on demande à une copine  quand sort l’appareil photo. En somme, Marine Le Pen brise les codes traditionnels."

"Son corps est également penché vers l’avant, comme si la candidate d’extrême-droite venait chercher l’électeur. En termes de communication, l’exercice est donc plutôt réussi."

 

3 - Nicolas Sarkozy

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Stephen Bunard : "Là, encore, comme pour François Bayrou, le regard est tourné vers la droite. Sur son affiche, Nicolas Sarkozy regarde donc vers l’avenir. Mais il a toutefois, une ride très marquée entre les yeux : celle de l’anxieux."

"On peut remarquer également que son équipe n’a pas cherché à le rajeunir. Le visage du candidat est beaucoup plus creusé qu’en 2007. Ses cheveux sont presque gris. En somme, son staff a voulu mettre en avant tout ce qui fait un ‘capitaine de bateau qui a essuyé des tempêtes. Il a voulu marquer la maturité du président sortant. Sa tête est également légèrement penchée, ce qui signifie qu’il est un peu en retrait."

"Le côté négatif de cette affiche est qu’il montre plus la partie droite de son visage ce qui lui donne un air moins doux."

 

4 - Jean-Luc Mélenchon

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Stephen Bunard : "Le candidat du Front de Gauche reprend complètement les codes de l’imagerie bolchévique. Mais dans son genre, l’affiche est efficace. Jean-Luc Mélenchon y a le regard qui porte loin, tourné vers l’avenir. Paradoxalement, son corps, lui, est axé vers la gauche, vers le passé, comme si justement, une partie de lui était restée dans le passé. Sur la partie droite de son visage, apparaissent également des tensions : le sourcil est froncé pour montrer la force et la colère."

"Sa bouche, enfin, est descente. Cela témoigne toujours d’une certaine amertume, voire un certain mépris. C’est une chose que l’on voit souvent chez lui".

 

5 - François Hollande

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Stephen Bunard : "L’élément positif de cette affiche est que François Hollande montre (lui aussi), majoritairement la partie gauche de son visage, la partie affective. Si on ne regarde que cette partie gauche, on a un Hollande intime et une impression que le candidat peut facilement faire le lien avec les Français. Il est très souriant."

"La partie droite, de son visage sourit moins, c’est un sourire contraint comme si l’exercice de la pose devant un photographe lui était désagréable. Il s’y dégage une certaine tristesse."

"Enfin, la couleur de ses cheveux choque. Cette ‘teinture’ donne un côté années 1950, un côté 'Jean Lecanuet' à l’affiche. L’ensemble est un peu solennel, compassé."