Le ton monte dans la campagne législative

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
François Fillon a sévèrement fustigé la gauche, lundi soir à Lyon, à l'occasion d'un meeting de campagne destiné à soutenir les candidats UMP aux législatives, au premier rang desquels Dominique Perben. Ségolène Royal a dénoncé le "matraquage sondagier" au Zénith de Nantes. Le discours électoral se durcit dans la dernière ligne droite.

Le ton est de plus en plus agressif dans la dernière semaine de campagne avant le 1er tour des législatives, dimanche. A l'occasion d'un meeting de campagne destiné à soutenir les candidats UMP aux législatives, au premier rang desquels Dominique Perben, le premier ministre a sonné la charge contre le PS... "Il faut rompre, pour rejeter l'imposture morale de cette gauche qui joue à colin-maillard avec l'histoire", a lancé François Fillon devant près de 2.000 supporters rassemblés à l'Amphithéâtre de la Cité internationale de Lyon. Retrouvant les accents de la campagne présidentielle, il a stigmatisé "la gauche des grandes âmes sèches, qui pratique la justice sociale comme on offre un caramel mou du bout des doigts, à la sortie de la kermesse dominicale, celle qui n'ose plus aimer la France, celle qui considère comme déplacé d'être fier, celle qui prêche le statu quo quand tous les français disent: 'nous voulons autre chose, nous avons faim de réussir'". L'ouverture réalisée au sein de son gouvernement en direction de la gauche et du centre a également été l'occasion d'enfoncer le clou sur le même sujet. "Pourquoi cette agressivité quand (Bernard) Kouchner, (Jean-Pierre) Jouyet, (Martin) Hirsch, ces hommes qui n'ont pas renié leurs valeurs de gauche, ont choisi de nous rejoindre ?", s'est-il interrogé. "La gauche s'énerve parce qu'elle sent que nous sommes en train de bousculer les frontières idéologiques et partisanes derrière lesquelles elle prospérait au chaud", a insisté le Premier ministre. De son côté, Ségolène Royal a dénoncé le "matraquage sondagier", lors d'un "grand meeting" de soutien aux candidats socialistes des Pays de la Loire, au Zénith de Nantes. "On nous annonce une vague écrasante, mais ce matraquage sondagier, nous le connaissons", a lancé l'ex-candidate socialiste à la présidentielle devant quelque 2.000 militants et sympathisants. "Il n'a qu'un objectif : nous démoraliser. Mais il ne prend pas en compte la personnalité de nos députés sortants, qui ont fait du bon travail." La présidente de Poitou-Charentes, en tailleur rose, a également réclamé que le temps de parole de Nicolas Sarkozy soit pris en compte dans celui des candidats UMP aux élections législatives du 10 et 17 juin. "Ce n'est pas le cas actuellement et cette règle de déséquilibre est très injuste", a-t-elle déploré. Plus tôt dans la soirée, Ségolène Royal avait répété "préférer un encadrement éducatif militaire à la prison" pour les mineurs délinquants. "La prison pour les mineurs de 16 ans, c'est tout sauf une solution", avait-elle fait valoir, reprenant un thème qui a suscité un vif débat au sein du PS lors de la campagne présidentielle. Ses déclarations ont été suivies d'un brouhaha et de quelques applaudissements timides. Elle s'est par ailleurs réjouie des réquisitions du procureur de la République au procès de l'Erika, qui a réclamé au tribunal correctionnel de Paris les peines maximales à l'encontre de la firme pétrolière Total. Trois régions (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes), dirigées par des conseils régionaux socialistes, s'étaient constituées parties civiles au procès de l'Erika. De son côté, François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, a lancé aux Français un "appel au vote et à la participation". "Il faut que tous ceux qui ont voté le 6 mai reviennent vers les urnes", a-t-il souligné. Le chef de file du PS a également ironisé sur l'omniprésence du président de la République dans les médias. "Un jour, il visite l'hôpital. Un autre, il mange à la cantine, puis court jusqu'au fort de Brégançon. Il fait aussi les mariages, les baptêmes et les communions !", a raillé François Hollande, devant une assistance hilare. Jean-Marc Ayrault avait auparavant sonné le rappel de troupes socialistes en réclamant "un dernier coup de collier" aux militants. "Nous gagnerons les sièges un à un, circonscription par circonscription, ville par ville", a lancé le député-maire de Nantes et président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. "A tous ceux qui disent : 'c'est plié', je rappelle cette merveilleuse phrase d'un chef de la résistance : nous n'avons aucune chance et c'est pour cela que nous allons la tenter."