Le suicide de Venner gêne les anti-mariage gay

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Les anti-mariage gay prennent leur distance avec le suicidé de la cathédrale Notre-Dame. 

L’info. Mardi, un essayiste d'extrême droite s’est donné la mort au sein de la cathédrale Notre-Dame, à Paris. Dominique Venner, 78 ans, s’est tiré une balle dans la bouche, « un acte désespéré », selon Manuel Valls. Farouche opposant au mariage pour tous, l’homme a laissé un billet sur son blog dans lequel il estime que "les manifestants du 26 mai auront raison de crier leur impatience et leur colère. Une loi infâme, une fois votée, peut toujours être abrogée". Mais du côté des leaders du mouvement d’opposition au mariage homosexuel, ce "soutien" embarrasse.

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Barjot "ne le connait pas du tout". Passionaria auto-désignée de la cause anti-mariage pour tous, Frigide Barjot rejette un quelconque rapprochement entre "son" mouvement et  Dominique Venner. "Je ne le connais pas du tout. Nous n’en avons jamais entendu parler. Son acte, extrêmement violent, ne concerne que lui-même", a-t-elle assuré au micro d’Europe 1, mercredi matin. La veille, la comédienne parlait d’un homme "dérangé", "assez raciste", faisant partie "d'une minorité infime, à la marge".

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Si Marine Le Pen, mardi soir, a salué la mémoire de Dominique Venner en assimilant son suicide à "un geste politique", Frigide Barjot n’y voit rien de plus que l’acte d’un homme "dérangé". "Ce n’est pas comme ça que l’on combat le changement de civilisation de la loi Taubira. Ce n’est pas par la mort et la violence que nous arriverons à remettre les fondements de l’humanité dans notre constitution. Il faut montrer de la paix, de l’apaisement, de la détermination et de la résistance paisible", a estimé la chef de file de la Manif pour tous.

"La mort n’est jamais une réponse". Hervé Mariton, principal tribun politique des opposants au mariage gay, s’est lui aussi démarqué de ce personnage sulfureux qu’était Dominique Venner. "Cet homme avait un engagement politique qui n’est pas le mien, très marqué à l’extrême droite. La mort n’est jamais une réponse", a estimé le député UMP sur Europe 1, avant de se faire poète pour dire sa réprobation. "Quelque soit l’intensité de nos convictions, c’était un appel à ce que le combat des convictions soit celui de la vie. Et le combat de la vie, sa solution n’est jamais la mort".