Le protocole de Kyoto souffle ses 10 bougies à Bali

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La conférence de Bali sur le climat a célébré mardi sans grand enthousiasme le 10e anniversaire du protocole de Kyoto, comparé par le Japon à un "enfant difficile".

La Conférence de Bali a fêté mardi le 10e anniversaire du protocole de Kyoto. "Bon anniversaire", a lancé le ministre japonais de l'Environnement Ichiro Kamoshita en coupant un gros gâteau de 1,8 mètre de haut, orné de dix bougies et de maquettes d'éoliennes, de palmiers et de huttes balinaises. "Bon anniversaire, cher Kyoto", ont repris en choeur, et en anglais, les délégués de la conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique.

Le 11 décembre 1997, 36 pays industrialisés convenaient de réduire d'ici 2008-2012 leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5% en moyenne par rapport aux niveaux de 1990. Kamoshita a reconnu que les objectifs fixés alors dans la ville japonaise étaient difficiles à atteindre, "non seulement pour le Japon mais pour les autres pays aussi." "Il n'a que dix ans", a ajouté le ministre nippon. "Et nous avons travaillé dur pour élever cet enfant. Mais à l'âge de dix ans, les enfants peuvent être difficiles, et le protocole de Kyoto l'est aussi."

Le protocole de Kyoto n'est entré en vigueur qu'en 2005, au terme du processus de ratification. Et les émissions de gaz à effet de serre des 40 pays les plus riches, dont les pays signataires et les Etats-Unis, premier pollueur de la planète qui a rejeté le protocole, ont représenté 18,2 millions de tonnes en 2005, juste en deçà du record de 1990 (18,7), avant que l'effondrement de l'URSS ne réduise les émissions de GES en provenance de l'ancien bloc de l'Est.

La conférence de Bali réunit depuis le 3 décembre 10.000 délégués de 190 pays chargés de lancer un nouveau cycle de négociations pour succéder à Kyoto, dont les pays signataires ne représentent qu'un tiers des émissions mondiales. Les Etats-Unis y participent, comme les grandes puissances émergentes que sont l'Inde ou la Chine. Mais Washington a fait pression lundi sur les délégués afin qu'ils renoncent à faire figurer dans la déclaration finale de la conférence des objectifs chiffrés de réduction.