Le projet européen de Sarkozy

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Administrator User , modifié à
Nicolas Sarkozy s'est engagé, s'il était élu, à prendre une initiative pour sortir de la crise institutionnelle de l'Europe, qu'il a présentée comme un rempart contre les défis de la mondialisation. Débloquer l'Europe institutionnellement, ce sera le sens de ma première initiative européenne si je suis élu", a déclaré le candidat UMP à la présidentielle lors d'un meeting à Strasbourg, capitale parlementaire de l'Union.

Nicolas Sarkozy a abordé hier soir le thème de l'Europe dans une campagne présidentielle principalement axée sur la politique intérieure. Le candidat UMP, s'il est élu en mai, entend proposer autres capitales européennes un nouveau traité constitutionnel : "je proposerai à nos partenaires de nous mettre d'accord sur un traité simplifié qui reprendra les dispositions du traité constitutionnel nécessaires pour que l'Europe puisse se remettre en marche", a-t-il ajouté devant 6.000 partisans à Strasbourg. Il s'agirait de "mettre fin à la règle de l'unanimité" au sein du Conseil européen, de permettre à certains Etats d'avancer plus vite que les autres et d'élire un président de l'Union pour deux ans et demi. Ces points "n'ont pas suscité de désaccord majeur" durant la campagne du référendum qui s'est soldée par le "non" français au projet de constitution européenne, a estimé le ministre de l'Intérieur. Ce traité serait soumis à la ratification du parlement et non à un référendum comme le proposent à la fois Ségolène Royal et François Bayrou. "Je n'accepte pas que la question du référendum soit une pomme de discorde qui nourrisse toutes les démagogies", a martelé Nicolas Sarkozy. "Je ne voudrais pas que les successeurs de François Mitterrand soient si peu européens ou si mauvais européens", a-t-il poursuivi, rendant hommage à la stature européenne de l'ancien président socialiste, dans une des seules allusions à ses adversaires. Devant un public alsacien traditionnellement acquis à la cause européenne, Nicolas Sarkozy s'est employé à gommer son image trop libérale et à rassurer les opposants au projet de traité constitutionnel. "Face à la mondialisation et aux forces immenses qu'elle met en oeuvre, la France a besoin de l'Europe", elle est "la seule capable de s'opposer à la toute-puissance du marché", a-t-il affirmé. "Si je suis élu, je proposerai à nos partenaires d'assigner comme missions à la zone euro la moralisation du capitalisme financier et la promotion d'une économie de production contre une économie de spéculation et de rente", a poursuivi le candidat. Nicolas Sarkozy a terminé en évoquant Verdun, où il avait fait un détour dans l'après-midi, comme ministre de l'Intérieur, pour le 91ème anniversaire du déclenchement d'une des plus terribles batailles de la Première guerre mondiale. « A Verdun, des hommes sont morts parce que l'Europe est venue trop tard. A Strasbourg, des hommes s'épanouissent parce que l'Europe a fait d'une terre où tant de sang et de larmes ont été versés une terre de paix », a-t-il lancé.