Le projet d'un 2e porte-avions prend le large

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Durant la campagne, Nicolas Sarkozy était favorable à la construction d'un second porte-avions français. Les problèmes budgétaires du ministère de la Défense remettent en cause ce projet. Hervé Morin, le ministre de la Défense, se lance dans une "opération vérité" qui sème le trouble.

La construction d'un second porte-avions avait été défendue par Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle. Le chef de l'Etat avait qualifié cette opération d'"évidence opérationnelle et politique". Mais quelques semaines plus tard, l'hypothétique second porte-avions prend l'eau. Hervé Morin, le ministre de la Défense, met en avant des contraintes budgétaires et remet en cause sa construction. Il a estimé que l'effort sur les programmes de Défense déjà engagés est "extrêmement difficile à réaliser". "Dans un monde idéal, avec un pays à l'équilibre budgétaire et une croissance élevée, le doute n'existerait pas un seul instant", a-t-il ajouté. Construire un second porte-avions coûtera quelque 2,5 milliards d'euros. En visite à bord du porte-avions Charles de Gaulle, le ministre, qui a rappelé les 1.200 milliards d'euros de dettes, a plaidé pour un audit financier avant la construction du second bâtiment. M. Morin laisse au chef de l'Etat le soin de prendre la décision finale. L' "opération vérité" d'Hervé Morin crée des remous. L'ancien ministre PS Jean-Pierre Masseret a fustigé les "tergiversations" de l'actuel ministre. "Il faudrait arrêter de tergiverser avec un programme de défense qui implique, en plus de ses aspects stratégiques, d'importantes retombées économiques et sociales, notamment en termes d'emplois créés en France", a-t-il protesté. Le Charles de Gaulle est sur le point de regagner son port d'attache de Toulon où il subira, à compter du 31 juillet, une lourde opération de maintenance marquée par le changement du combustible de ses deux réacteurs nucléaires. Celle-ci se traduira par 18 mois d'indisponibilité, situation qui doit se représenter de nouveau en 2015, date à laquelle un second porte-avions permettrait d'assurer, s'il est construit, la "permanence" à la mer du groupe aéronaval.