Le procès du Sokalique aura lieu en France

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le procès du naufrage du chalutier Sokalique, qui avait coulé le 17 août 2007 au large d'Ouessant après une collision avec un cargo des îles Kiribati, se tiendra en France. L'information a été annoncée ce jeudi par la veuve du patron du chalutier, seule victime, qui dit en avoir été informée par Nicolas Sarkozy.

C'est en France que se déroulera le procès du naufrage du Sokalique. "C'est le président de la République qui me l'a annoncé lui-même, en toute simplicité", a déclaré jeudi Yvette Jobard, la veuve du patron du navire. Bernard Jobard est mort noyé le 17 août dernier dans le naufrage du chalutier, suite à une collision avec un cargo, l'Ocean Jasper, tandis que les six autres marins avaient pu être sauvés. Le cargo des îles Kiribati ne s'était pas arrêté pour recueillir les naufragés et n'avait pas prévenu les secours, selon l'enquête diligentée par le parquet de Morlaix. "J'espère que ce procès servira à quelque chose qu'il évitera d'autres drames du même genre", a expliqué Yvette Jobard.

L'accident s'était produit dans les eaux internationales. Ainsi, les autorités judiciaires françaises n'ont pas pu jusqu'à présent engager de poursuites contre l'équipage du cargo Ocean Jasper, le navire présumé coupable du naufrage. Nicolas Sarkozy avait promis après l'accident qu'il ferait "tout" pour que le procès des responsables du cargo kiribatien "ait lieu en France". Paris insistait depuis auprès des autorités kiribatiennes pour qu'elles se dessaisissent du dossier au profit de la justice française. Finalement jeudi, le président des îles Kiribati, Anote Tong, a accepté que le procès n'ait pas lieu dans son pays.

La France avait déjà obtenu des autorités de Kiribati de pouvoir conduire l'enquête judiciaire et pour immobiliser, le temps de l'enquête, l'Ocean Jasper à Brest, où ce navire de 80 m est toujours amarré à la base navale. Trois marins azerbaïdjanais du cargo, le commandant, son second et un homme de quart, contre lesquels pesaient des "charges très sérieuses d'un délit de fuite et de non assistance à personne en danger", avaient pu quitter le territoire français à la mi-septembre. Les cinq autres membres d'équipage (2 Turcs, un Géorgien et 2 Azerbaïdjanais) contre lesquels aucune charge n'était retenue avaient été autorisés à quitter la France début octobre. Ils ont été remplacés depuis par un autre équipage.