Le portrait de Nicolas Sarkozy par Yasmina Reza

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Yasmina Reza, qui sort vendredi une chronique littéraire de la dernière campagne présidentielle, est l'événement de la rentrée des librairies. Dans "L'Aube le soir ou la nuit", la dramaturge dresse un portrait sans concession de Nicolas Sarkozy.

"L'Aube le soir ou la nuit", le livre de Yasmina Reza, pourrait être le succès littéraire de la rentrée. L'auteur de pièces de théâtre a trouvé un sujet, plutôt un "héros", très à la mode en ce moment, nommé Nicolas Sarkozy... Carnet à la main, Yasmina Reza, a eu le privilège de suivre pendant un an le candidat à la conquête de l'Elysée. Ce livre, qui nous plonge dans les coulisses de la campagne présidentielle, est plus un portrait parfois touchant, et sans concessions, de celui qui allait devenir président de la République... Habituellement entourée de personnalités de gauche, la dramaturge s'est plongée au coeur de la troupe de communicants et de journalistes remorquée pendant un an par le candidat UMP sur les routes de France. De Pointe-à-Pitre aux meetings de province en passant par Berlin, Madrid ou la visite d'une entreprise d'Alstom au Creusot, Yasmina Reza n'a pas lâché d'une semelle le ministre de l'Intérieur. En train, en avion, en voiture, à pied... Partout. Une telle proximité l'a même faite passer du vouvoiement au tutoiement. Sans oublier que l'origine hongroise de l'auteure a dû séduire Nicolas Sarkozy... Le livre de 185 pages, qui sort chez Flammarion, passe au crible une montée en puissance vers le pouvoir. Yasmina Reza y décrit un homme intense, pressé, nerveux, qui ne "cesse d'agiter la vie". Sans arrêt en train de gesticuler, elle le compare à un enfant impatient. "Il sourit à la manière gauche d'un enfant montrant son cadeau". "J'ai l'impression de voir un petit garçon debout les mains croisées, attendant gentiment", écrit-elle. Tout au long du bouquin, elle cite des phrases entendues ici ou là sorties de la bouche de Nicolas Sarkozy. Sur lui-même :"Je sais être solitaire dans les décisions. C'est tout." "Gagner, c'est plaire, mon métier c'est décider. J'étais beaucoup plus inquiet de ma capacité à plaire". A propos de Ségolène Royal : "Est-ce qu'elle m'aide ? C'est pas sûr, c'est pas sûr que le fait d'être nulle soit forcément un handicap en France". On apprend aussi que le futur chef de l'Etat pointe du doigt les diplomates : "J'ai un mépris pour tous ces types, ce sont des lâches. Quand on est lâche, on ne réfléchit pas". En revanche, pas un mot sur Cécilia Sarkozy... Olivier Durin