Dès son premier jour de visite officielle aux Etats-Unis, Bernard Kouchner a eu des échanges animés jeudi au Congrès américain à propos des sanctions contre l'Iran. "Sur la moitié des sujets, nous n'étions pas d'accord, donc la tonalité c'est la franchise", a simplement déclaré le chef de la diplomatie française. Le dossier iranien est au coeur des rencontres prévues jusqu'à vendredi à Washington entre le chef de la diplomatie française et différents interlocuteurs politiques américains. Un dossier sur lequel Bernard Kouchner s'est exprimé dimanche en créant immédiatement la polémique.
Le ministre des Affaires étrangères françaises a déclaré que le monde devait se "préparer au pire", c'est-à-dire à la possibilité d'une "guerre" avec l'Iran. Mais il avait également appelé à "négocier jusqu'au bout" pour éviter que Téhéran ne se dote de l'arme atomique et demandé des sanctions européennes. Devant des journalistes américains, il est revenu sur ses propos en expliquant : "Non, non, nous ne sommes pas prêts à attaquer qui que ce soit ! Nous voulons, au contraire, parler et imposer la paix et la détente dans cette région".
Bernard Kouchner doit rencontrer au Pentagone le secrétaire américain à la Défense Robert Gates. Washington avait félicité le ministre français après ses prises de position sur l'Iran. L'administration Bush voit plutôt d'un bon oeil le chef de la diplomatie française notamment depuis sa visite surprise à Bagdad. Vendredi, Bernard Kouchner doit être reçu à la Maison Blanche par le conseiller présidentiel à la Sécurité nationale, Stephen Hadley, avant de retrouver au département d'Etat son homologue Condoleezza Rice. L'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran devrait être au coeur de ces entretiens.