L'Académie française a perdu son plus ancien pensionnaire : l'écrivain Henri Troyat est mort à 95 ans. Il était entré dans la célèbre institution il y a 48 ans. Après un premier roman, "Faux jour", en 1935, il avait reçu le prix Goncourt, en 1938, à 27 ans pour son 5ème livre "l'Araigne". L'écrivain, de son vrai nom Léon Aslanovitch Tarassov, avait ensuite écrit une grande épopée : "Tant que la terre durera", trois tomes inspirés de ses souvenirs de Russie, pays que sa famille avait dû fuir dans ses jeunes années pendant la révolution russe pour s'établir finalement à Paris à partir de 1920. Henri Troyat était né à Moscou le 1er novembre 1911. Son oeuvre prolifique compte plus d'une centaine d'ouvrages, parmi lesquels "Les Eygletière" (1965) ou Viou (1980). Il avait aussi écrit de nombreuses biographies dont celles de "Tolstoï" (1965), "Catherine la Grande" (1978) ou "Gorki" (1986) mais aussi d'auteurs références du XIXème siècle comme Flaubert, Baudelaire, Balzac, Verlaine ou Zola. Henri Troyat avait encore publié en 2006 "La Traque" (Grasset). Jacques Chirac a rendu hommage à Henri Troyat. "J'apprends avec tristesse la disparition d'Henri Troyat", écrit le chef de l'Etat dans un communiqué publié par l'Elysée. "Sous la plume de ce géant des lettres françaises battait le coeur d'un petit enfant russe qui avait fait de la France son pays d'adoption", poursuit le président. "Reconnu par ses pairs et fêté par ses très nombreux lecteurs, il a su croiser, par son art de l'épopée et de la biographie, l'histoire et les passions françaises et russes", ajoute Jacques Chirac.