Le chômage baisse encore sur fond de polémique

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Administrator User , modifié à
Le chômage connaît une nouvelle baisse pour le mois de mars. Le taux de chômage est revenu à 8,3% en France à la fin mars, son plus bas niveau depuis juin 1983, selon l'estimation provisoire publiée par le ministère de l'Emploi. Depuis janvier, les chiffres font polémique. Les syndicats et des personnels du service d'études du ministère avaient appelé à la grève jeudi.

Les chiffres du chômage donnent lieu à une polémique depuis le mois de janvier quand l'Insee a décidé de reporter à l'automne la publication de l'enquête emploi 2006 menée par ses services et contredisant la baisse du chômage affichée par le gouvernement. L'Office statistique de l'Union européenne, Eurostat, utilisant les données de l'enquête emploi, a retenu fin mars des taux de chômage plus élevés que ceux communiqués par l'Insee pour l'année 2006 et le début 2007. Eurostat a ainsi fait état d'un taux harmonisé de 8,8% à fin février. Le ministère de l'Emploi a publié, de son côté, jeudi les chiffres du chômage pour le mois de mars. Le nombre de demandeurs d'emploi a reculé de 1,4%, soit 29.500 personnes en moins inscrites sur les listes de l'ANPE. Les chômeurs sont désormais 2.036.600. Ces chiffres prennent en compte les personnes à la recherche d'un emploi à plein temps et à durée indéterminée, dont l'activité réduite a été inférieure à 78 heures dans le mois (chômeurs dits de catégorie 1). Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) est revenu à 8,3% à fin mars après 8,4% fin février. Dominique de Villepin avait annoncé jeudi matin que les statistiques du chômage allaient "dans le bon sens" et s'était employé à faire taire la polémique sur leur fiabilité. Le Premier ministre a réaffirmé que l'érosion du chômage ces deux dernières années était "incontestable". "On ne peut pas avoir de doute sur les chiffres comparés aux chiffres précédents", a-t-il affirmé. "On ne peut pas nier que le chômage a baissé de deux points au cours des deux dernières années. La tendance à la baisse, elle est incontestable. Parce que l'instrument de mesure du chômage n'a pas changé".Les syndicats et des personnels de la Dares, le service d'études du ministère de l'Emploi, avaient appelé à la grève, jeudi, pour s'opposer à la publication d'une estimation non fiable du taux de chômage en pleine campagne pour le second tour de l'élection présidentielle. Cet appel avait été décidé lors d'une assemblée générale des personnels et des organisations CGT, SYNTEF-CFDT, FO, SNU/FSU et Unsa.