Le camp Borloo prépare le terrain

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Caroline Vigoureux , modifié à
Derrière Jean-Louis Borloo, les centristes veulent créer une nouvelle force politique pour 2012.

Jean-Louis Borloo n’a pas quitté l’UMP pour rien. Le président du Parti radical entend fédérer une nouvelle dynamique, ailleurs. Sa formation devrait donc avaliser lors du congrès du parti, les 14 et 15 mai prochains, son entrée dans la Confédération des centres, cette nouvelle force politique qui devraient regrouper le Nouveau centre d’Hervé Morin, la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel, l’Alliance centriste du sénateur Jean Arthuis et le club Perspectives et réalités, présidé par Hervé de Charette.

"L’UMP s’est droitisée"

En somme, une sorte d’UDF nouvelle version, qui veut peser en 2012. "Nous avons l’ambition d’installer une force au centre de l’échiquier politique", explique à Europe1.fr Laurent Hénart, secrétaire général du Parti radical. "Nous voulons créer une alternative à l’UMP, dont le discours s’est droitisé. Leurs priorités - la sécurité, l’immigration la rigueur - sont en décalage avec celles des Français", estime-t-il. "Alors que nous, nous sommes avant tout sensibles à la question sociale".

Mais pas question pour autant de couper tout lien avec l’UMP. "Il n’y a pas d’ambiguïté dans le fait qu’on se situe dans une alliance du centre et de la droite", tranche le bras droit de Jean-Louis Borloo. "Mais nous ne sommes pas des clubs ou des thinks-tanks de l’UMP", nuance-t-il.

Bayrou en solitaire

La question du soutien à la majorité pour le second tour de la présidentielle paraît donc logique. "On trouverait ça délicat d’aller devant les électeurs sans dire avec qui on gouvernerait", estime Laurent Hénart. "Au moins, nous sommes clairs là-dessus et c’est ce que les gens attendent".

Un rapprochement, qui exclut de fait François Bayrou, qui revendique son indépendance. "Il a une position très solitaire. Je ne le vois pas changer d’avis avant la présidentielle", estime Laurent Hénart. L’hypothèse d’une intégration du leader du Modem à cette nouvelle famille politique semble donc peu probable.

Du côté, du Modem, la question de rejoindre la confédération semble plus que réglée : "c’est totalement exclu !", balaye Jean-Luc Bennahmias, vice-président du parti de François Bayrou. "Je ne vois pas une seule position d’indépendance par rapport au bilan gouvernemental. Ils font partie de la majorité présidentielle !", tempête-t-il, avant de concéder : "je ne considère pas ces gens-là comme des ennemis". Selon lui, la seule possibilité d’une éventuelle alliance serait que la confédération des centres marque "une rupture totale avec la majorité".

"Je le sens déterminé"

Et pour incarner cette "nouvelle force", Jean-Louis Borloo, semble être le candidat le plus légitime. "Je le sens déterminé", confie Laurent Hénart. "Il est l’animateur naturel de cette confédération. Beaucoup de radicaux vont lui demander de se porter candidat", assure-t-il.

L’ancien ministre de l’Ecologie devrait recueillir sans difficulté le soutien de ses confrères. Si Hervé Morin a dans un premier temps laissé entendre qu’il serait candidat, le président du Nouveau centre devrait finalement renoncer à ses intentions présidentielles au profit de l’ancien ministre de l’Ecologie. "Si Jean-Louis Borloo est investi par la confédération et est considéré comme le meilleur candidat, je serai derrière lui", a-t-il déjà fait savoir, lundi sur Radio Classique.

Mais pour l’heure, aucune hypothèse n’est à exclure. "Si la confédération estime dans 3 mois ou 4 mois que, finalement, (…) c'est Hervé Morin qui est le mieux placé pour porter notre message politique, et bien voilà, on la jouera collectif aussi", prévient le président du Nouveau centre.

Un candidat à l’automne

L’ancien socialiste Jean-Marie Bockel affiche quant à lui une ligne de conduite sans ambigüité. "Pour moi, c’est clair : Jean-Louis Borloo a vocation à être candidat. Nous sommes très nombreux à lui demander d’y aller", a assuré le président de Gauche moderne la semaine dernière sur Europe 1.

Courant mai, chacune des composantes de ce futur mouvement doit se réunir pour officialiser son entrée dans cette nouvelle confédération. Selon Laurent Hénart, le choix du candidat devrait avoir lieu "au plus tard à l’automne". Sans grand suspense.