Le cabinet de crise palestinien en place

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le gouvernement d'urgence a prêté serment dimanche à Ramallah. Le Hamas l'a aussitôt jugé "illégitime". Ismaïl Haniyeh, Premier ministre Hamas du gouvernement palestinien limogé jeudi soir par Mahmoud Abbas, a été remplacé par Salam Fayyad, ex-ministre des Finances. Face à cette crise politique, le Quartet qui réunit les Etats-Unis, l'Union européenne, les Nations unies et la Russie a manifesté son soutien à Mahmoud Abbas.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a investi dimanche le cabinet de crise formé après la prise de la bande de Gaza par le Hamas. Pour le Premier ministre israélien Ehud Olmert, ce gouvernement dirigé par Salam Fayyad est un "partenaire de paix" tandis que le mouvement islamiste le juge illégitime. L'équipe, composée de 13 ministres, se substitue au gouvernement d'union dans lequel le Fatah d'Abbas et le Hamas cohabitaient depuis mars. Sa mise sur pied ouvre la voie à la levée de l'embargo financier qu'Israël et les puissances occidentales ont imposé lors de l'arrivée des islamistes aux affaires, il y a un an et demi. Fort de son triomphe électoral de janvier 2006, le Mouvement de la résistance islamique a qualifié lui la formation du cabinet de crise de coup d'Etat. "Le gouvernement Fayyad n'est pas un gouvernement national et n'est pas légitime. Il n'obtiendra aucune légitimité ou reconnaissance, excepté de la part de l'occupant (Israël) et des Américains", a affirmé son porte-parole Sami Abou Zouri. Visiblement soucieux d'entretenir le dialogue, le Hamas continue toutefois de désigner Abbas par son titre de président et assure ne pas vouloir l'émancipation de la bande de Gaza où s'entassent 1,5 millions d'habitants. "La sécurité des citoyens est la priorité, sur la base de la souveraineté de la loi", a souligné Salam Fayyad dans une allocution télévisée. Apprécié à l'étranger, cet économiste sans étiquette reprend en outre le ministère des Finances, qu'il dirigeait déjà dans le gouvernement d'union, et celui des Affaires étrangères. Par ailleurs, Mahmoud Abbas a signé une série de décrets afin de dispenser le cabinet de crise de l'approbation du Conseil législatif, où le Hamas est majoritaire, et ordonné la dissolution de la Force exécutive mise sur pied par le mouvement islamiste. De son côté, Salam Fayyad a gelé plusieurs comptes bancaires gouvernementaux pour en interdire l'accès aux ex-ministres du Hamas. Les Etats-Unis avaient déjà pris la même mesure pour les comptes internationaux.Le Quartet qui réunit les Etats-Unis, l'Union européenne, les Nations unies et la Russie a manifesté son soutien au président Abbas. Les Etats-Unis ont même fait savoir qu'ils étaient prêts à reprendre leur aide financière à la nouvelle équipe. L'empressement est moins net du côté de la Ligue arabe. Les dirigeants de la Ligue arabe se sont réunis vendredi soir au Caire, en Egypte. Cette rencontre, d'abord prévue pour discuter du regain de tension au Liban, s'est transformée en réunion de crise qui a permis aux Etats arabes présents de condamner ce qu'ils appellent "des actes criminels". Les ministres, avec en tête les représentants égyptiens, ont réaffirmé leur soutien au président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Lundi, ce sera au tour de l'Union européenne de se pencher sur la situation de la Palestine.