Le "bon soldat" Fillon en campagne

Rumeurs sur Martine Aubry, présidentielle de 2012 : François Fillon était à l'offensive mardi
Rumeurs sur Martine Aubry, présidentielle de 2012 : François Fillon était à l'offensive mardi © EUROPE 1
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Hélène Favier , modifié à
Si Sarkozy se fait discret, Fillon, lui, est de plus en plus à l’offensive à l'approche de 2012.

Hollande est "1er prix de démagogie", Aubry fait "courir des rumeurs sur les rumeurs" et au final, "qui est responsable de cette campagne de caniveau ? (…) La méthode des primaires du PS qui génère beaucoup d’agressivité". Mardi sur Europe 1, François Fillon, acerbe et offensif, était visiblement en campagne pour la présidentielle de 2012. Europe1.fr a décortiqué sa méthode :

1er COMMANDEMENT : Aller au charbon

Longtemps accusé d'être trop en retrait dans la promotion du premier quinquennat de Nicolas Sarkozy, le Premier ministre n’a, en effet, reculé devant rien pour encenser son président "de stature internationale". Ainsi, alors que le chef de l’Etat est en visite surprise en Afghanistan, François Fillon s’est mué en porte-parole de l’action présidentielle : "il est allé en Afghanistan pour rendre hommage aux soldats"; "il va indiquer qu’en 2014, les forces françaises auront quitté le pays", etc.

A lui aussi de s'exprimer sur les sujets strictement hexagonaux, les sujets qui fâchent : l'augmentation du prix de l'essence, la réduction des dépenses. En clair, quand Nicolas Sarkozy représente la France à l'étranger, François Fillon "tient la boutique".

Reste que cette présence "médiatique "du Premier ministre contraste avec la relative discrétion du chef de l’Etat. Le président s’est, en effet, gardé de toute déclaration lors du dernier remaniement et s'est fait inhabituellement discret au moment de la libération des otages français Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Mieux encore, il n’a pas même porté plainte après son empoignade, à Brax.

2e COMMANDEMENT : Pratiquer la méthode Coué pour 2012

Balayés d’un revers de main les mauvais sondages qui donnent la gauche en tête en 2012, François Fillon a ensuite affiché une confiance à toutes épreuves pour la présidentielle. Histoire de remonter le moral de ses troupes. Pour lui, pas de doute, la droite l’emportera : "Je pense qu'en 2012, c'est la continuité qui s'imposera". Et pour cause : "Nicolas Sarkozy a prouvé en 2007 qu'il avait une formidable capacité de rebond dans les campagnes électorales et il aura aussi un bilan crédible, que je vais m'attacher de défendre à ses côtés".

La réélection du président est d’ailleurs essentielle pour l’avenir de la France, a laissé entendre le Premier ministre : "Les réformes très profondes que nous avons engagées sont des réformes qui ne vont donner des résultats que dans plusieurs années. Ce qui est très important, c'est que la même politique continue à être conduite", a-t-il assené.

3e COMMANDEMENT : Attaquer frontalement ses adversaires

François Fillon a toutefois gardé le gros de ses forces pour lancer la charge contre l’opposition, n’hésitant pas à citer nommément les deux favoris du PS dans la course à la présidentielle :François Hollande et Martine Aubry. Dans sa bouche, le premier s’est vu décerner "le premier prix" du "concours Lépine de la démagogie".

Quant à Martine Aubry, elle est l’auteur d’une "drôle de méthode", répandant "des rumeurs sur les rumeurs", selon les mots du Premier ministre. Bref, c’est simple : le PS et ses primaires sont à l'origine d’une "campagne de caniveau". La majorité, elle, travaille, a assuré le Premier ministre. Elle est "concentrée sur le gouvernement du pays, sur les débats".