Le Taser, un objet de torture ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Comité de l'ONU contre la torture a estimé la semaine dernière que l'utilisation du pistolet Taser à impulsions électriques constituait "une forme de torture" et pouvait "même provoquer la mort". Pour répondre à la polémique, Taser France a organisé mercredi à Paris une sorte de démonstration.

Le Taser fait actuellement beaucoup parler de lui. Le Taser, c'est ce pistolet électrique utilisé par les forces de l'ordre de plusieurs pays, qui envoie des décharges paralysantes. Il est revenu au coeur de l'actualité en octobre avec la mort d'un immigrant polonais à l'aéroport de Vancouver au Canada. Ce pistolet avait déjà provoqué plusieurs décès aux Etats-Unis.

Le taser constitue une forme de torture : telle est la conclusion du comité de l'ONU contre la torture."L'usage de ces armes provoque une douleur aigüe, constituant une forme de torture", selon le comité, composé de dix experts indépendants. Le patron de Taser s'est élevé contre ces critiques. "Il n'y a pas un seul usage de la force par la police qui n'implique pas la douleur", a affirmé M. Smith. "Les effets du gaz poivre durent des heures, les coups de matraque cassent les membres, tirer sur quelqu'un provoque des blessures irrémédiables, même donner un coup de poing ou un coup de pied : tout cela est fait dans l'intention de faire mal", a expliqué le patron des pistolets Taser.

Pour répondre à la polémique, Taser France a organisé à Paris une sorte de démonstration. Un député suisse partisan de l'utilisation de pistolets à impulsions électriques contre les immigrés expulsables, s'est prêté mercredi au « jeu » en recevant volontairement une décharge de cette arme controversée. Yvon Perrin s'est alors effondré sur la moquette de l'une des salles du Press Club, retenu dans sa chute par deux hommes, avant de se relever quelques secondes plus tard en assurant : "c'est très désagréable, mais très efficace".

Selon des études d'Amnesty International, l'utilisation du Taser a provoqué la mort de 150 à 200 personnes aux Etats-Unis et au Canada entre 2002 et 2006. En revanche, selon une étude publiée en septembre par la revue des Samus de France, l'innocuité du Taser paraît confirmée "lorsque les précautions d'utilisation sont strictement respectées".