Le Roux : "un signe de trahison" d'Arnault

Bruno Le Roux, patron des députés PS à l'Assemblée.
Bruno Le Roux, patron des députés PS à l'Assemblée. © Capture
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Charles Carrasco , modifié à
Pour le président du groupe PS à l’Assemblée, le patron de LVMH est un "accro aux privilèges".

La bombe lancée par Bernard Arnault continue de faire des remous. Invité du Grand Rendez-vous Europe1 – i>TELE – Le Parisien – Aujourd’hui en France, Bruno Le Roux a vu dans la volonté du patron de LVMH d’obtenir la nationalité belge, un "signe de trahison" d’un de ces "accros aux privilèges qu'ont générés les cinq ans de Sarkozy".

En plein débat sur la taxe à 75% des très hauts revenus promise par le président François Hollande, cette annonce est, selon le député socialiste de Seine-Saint-Denis, l’illustration que la plus grande fortune française "fait partie de ces Français qui acceptent mal que la gauche soit au pouvoir". Et pourtant, "Bernard Arnault a déjà montré, à quelques moments, qu’il avait l’habitude de quitter le pays. Je ne pense pas que ce soit la taxe sur les 75% qui le fasse partir", a-t-il ajouté.

"Son empire s’est assis sur la France"

La quatrième fortune mondiale et première d'Europe, qui a assuré ne pas vouloir s’exiler fiscalement, souhaiterait se rapprocher d’un autre industriel et ami belge Albert Frère, selon les informations recueillies par Europe 1.

Mais pour Bruno Le Roux, "l’empire qu’il a aujourd’hui est un empire qui s’est assis beaucoup sur la France, sur les citoyens français". S’il ne veut pas s’exiler fiscalement, "alors il n’y aurait pas de problème. Si c’est simplement quelque chose qui vise à étendre un empire industriel comme on en parle...", tempère le député socialiste.

"Je crois qu’il doit y avoir une clarification" :

Déjà "des résultats"

Outre le dossier fiscal et avant l’intervention du président de la République dimanche soir sur TF1, Bruno Le Roux a plaidé pour qu'il affiche "le cap" du redressement de la France que l’équipe gouvernementale  a, selon le député de Seine-Saint-Denis, déjà entamé.

"Aucune des décisions depuis le 6 mai n’ont été prises sans cohérence par rapport à ce que nous voulons faire. L’urgence d’abord pour protéger les Français, c'est ce que nous avons fait. L’engagement total pour réorienter l’Europe, cela donne des résultats. Nous en avons déjà aujourd’hui des traductions", a assuré Bruno Le Roux alors que l'impatience des Français se traduit dans un sondage du JDD, où seulement 48% des personnes interrogées estiment que le président tient ses engagements contre 57% le mois précédent. 

Le député PS en a également profité pour attaquer la droite alors que, depuis plusieurs semaines, l'ex-Premier ministre UMP, François Fillon, candidat à la présidence du parti, critique le manque d'action du chef de l'Etat. "Si c’est le concours à droite de celui qui a été le plus mauvais ces cinq années, celui qui a mis la France dans une situation difficile, alors oui M. Fillon a ses chances", a lancé Bruno Le Roux.

"Comme le général de Gaulle en 1958"

Le constat dressé, par ailleurs, par le chef des députés PS sur l'état de la France est sans appel. "2013 sera une année difficile", a-t-il assuré. "Nous ne sommes pas loin du champ de ruines. Il y a beaucoup à reconstruire", a-t-il martelé. "L’œuvre que doit faire ce gouvernement est similaire à celle que le général de Gaule a dû faire en 1958 lorsqu’il a fallu reconstruire un pays miné par des mauvaises politiques", a comparé Bruno Le Roux.

"2013 sera une année difficile" :

Pour mettre fin à ce "déclassement" de la France, le député de Seine-Saint-Denis assure que le "changement" de François Hollande ne s'opérera pas en mettant à contribution les "plus modestes et les classes moyennes", a-t-il précisé alors que l'exécutif prévoirait entre 15 et 20 milliards d'euros d’impôts supplémentaires, selon le JDD.