Le Pen tente de digérer son échec

  • Copié
Administrator User , modifié à
Jean-Marie Le Pen, grand perdant du premier tour, a réuni lundi son état-major pour analyser le scrutin et jeter les bases d'une stratégie en vue du duel Sarkozy-Royal du 6 mai, voire des prochaines législatives.

Le président du Front national, qui a perdu près d'un million de voix par rapport à 2002, entretient le suspense sur sa position pour le second tour, qu'il compte annoncer officiellement le 1er mai. Celle-ci a été examinée dans l'après-midi par le bureau exécutif et le bureau politique, une cinquantaine de cadres qui devraient avoir "un avis assez uniforme" sur une décision susceptible de déboucher sur un non-choix entre les candidats UMP et PS, dit-on à la direction du FN. Bruno Gollnisch, numéro deux du FN, a indiqué lundi matin que Jean-Marie Le Pen pourrait poser des conditions avant d'appeler éventuellement à voter pour Nicolas Sarkozy. Mais cette hypothèse a peu de chances de se concrétiser si l'UMP s'en tient à sa position de dimanche soir. Interrogé sur France 2 pour savoir si le dirigeant du FN donnerait une indication de vote pour le second tour, Bruno Gollnisch a répondu : "Oui, certainement". "Je ne peux pas vous dire s'il donnera vraiment une indication de vote en faveur de tel ou telle, par exemple en faveur de Sarkozy", a-t-il précisé. "Il s'agit d'une hypothèse d'école qui semble peu réalisable sur la base des déclarations d'hier", a précisé Martial Bild, délégué général adjoint. "Mais il est évident que si Nicolas Sarkozy faisait des déclarations très précises, cela pourrait incliner dans un sens ou dans un autre. Mais à titre personnel, je ne lui fais pas confiance", a-t-il ajouté. Bruno Gollnisch a affirmé que le président du FN ne se déciderait pas "sur un coup de tête." "Il va consulter un certain nombre de personnes, nous allons en discuter avec lui tout au long de la semaine et peut être poser des conditions pour imposer le respect de nos électeurs", a-t-il dit. Jean-Marie Le Pen, 78 ans, rêvait de rééditer le scénario de 2002, qui l'avait vu se qualifier pour le second tour, pour ce qui devrait être probablement sa dernière campagne, bien qu'il ait refusé d'évoquer une prochaine retraite. Arrivé en quatrième position dimanche avec 10,51%, le président du FN a recueilli 3,8 millions de voix contre 4,8 millions (16,86%) en 2002, année où la participation avait été de plus de 12 points inférieure à cette année. Il retrouve ainsi son niveau d'il y a vingt ans, un recul qui pourrait relancer la question de sa succession au lendemain des législatives de juin.