Le Pen : échec sévère et pas de consigne de vote

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Administrator User , modifié à
Jean-Marie Le Pen a essuyé dimanche son premier grand recul depuis 1988, début d'une ascension qui l'avait vu il y a cinq ans se qualifier pour le second tour. Le président du Front national arrive en 4ème position avec 10,44%. Dimanche soir, Jean-Marie Le Pen a dit s'être trompé sur le mécontentement des Français et a indiqué que "pour l'instant" un appel à voter au second tour pour Nicolas Sarkozy n'est pas à l'ordre du jour. Lundi matin, Bruno Gollnisch a déclaré que Jean-Marie Le Pen pourrait poser des conditions.

Le dirigeant du FN, est arrivé en 4ème position avec environ 10,44% des suffrages, soit environ 3,8 millions de voix. Parti à 0,75% pour son premier scrutin présidentiel en 1974, Jean-Marie Le Pen avait obtenu 14,37% en 1988, 15% en 1995 avant de réussir son pari d'accèder au second tour de la présidentielle en 2002. Le président du FN avait alors recueilli 4,8 millions de voix, soit 16,86%. Dimanche soir, Jean-Marie Le Pen dit s'être trompé sur le mécontentement des Français : "J'ai dû faire une erreur d'appréciation, je croyais que les Français étaient assez mécontents (...) eh bien ! Je m'étais trompé", a lancé le président du Front national . "Les Français sont très contents, la preuve, c'est qu'ils viennent de réélire très confortablement, et même un peu plus, les partis au pouvoir", a-t-il ajouté. "Je crains que cette euphorie ne dure pas très longtemps." "Je crains que les Français n'aient été abusés et je leur prédis avec tristesse des lendemains qui déchantent", a réagi le dirigeant d'extrême droite devant ses partisans. Jean-Marie Le Pen a aussi tenté de minimiser son échec en revendiquant une victoire sur le terrain des idées. "Nous avons gagné la bataille des idées, la nation et le patriotisme, l'immigration et l'insécurité ont été mis au coeur de la campagne par des adversaires qui, hier encore, écartaient ces notions d'un air dégoûté", a-t-il dit. En dépit de ses rodomontades, le président du FN, qui aura 79 ans en juin, semblait avoir anticipé depuis plusieurs semaines sa défaite, au terme d'une campagne marquée par son âpre concurrence et des convergences avec Nicolas Sarkozy. Le revers de Jean-Marie Le Pen s'explique à la fois par un taux de participation historique et l'efficacité la campagne de séduction menée par le prétendant de l'UMP, Nicolas Sarkozy, auprès de l'électorat frontiste, soulignent des politologues. Mais Jean-Marie Le Pen, qui conserve une capacité de nuisance, selon l'expression de ses adversaires, détient une partie de la clé du second tour pour le président de l'UMP. Il a déclaré dimanche soir qu'il précisera sa position pour le second tour le 1er mai, date du traditionnel défilé du FN en l'honneur de Jeanne d'Arc. "Pour l'instant", un appel à voter au second tour pour Nicolas Sarkozy n'est pas à l'ordre du jour. "Nous verrons ça dans les jours qui viennent. Je donnerai la consigne que j'estimerai être la bonne pour l'avenir de la France." Dimanche soir, Louis Alliot, secrétaire général du FN, a laissé entendre sur France 2 qu'il serait difficile pour son parti d'appeler à voter "pour l'un ou l'autre des candidats" du second tour, qui ont "une même vision de l'avenir, celle de l'Europe de Bruxelles." "Dans quelques jours, François Bayrou se vendra au plus offrant mais les électeurs du Front national ne se vendront à personne", a renchéri Marine Le Pen, vice-présidente, sur TF1. Marine Le Pen a nié que le FN ait subi "un coup d'arrêt." "Le Front national est plus que jamais nécessaire, il reste la seule grande force d'opposition", a-t-elle déclaré. Jean-Marie Le Pen pourrait poser des conditions avant d'appeler à voter pour un candidat au second tour, a déclaré lundi matin Bruno Gollnisch, numéro deux du Front national, lundi matin. Interrogé sur France 2 pour savoir si le président du FN donnerait une indication de vote pour le second tour de l'élection présidentielle, il a répondu : "Oui, certainement". "Jean-Marie Le Pen ne va pas se décider sur un coup de tête, il va consulter un certain nombre de personnes, nous allons en discuter avec lui tout au long de la semaine et peut-être poser des conditions pour imposer le respect de nos électeurs", a ajouté Bruno Gollnisch.