Comme n'importe quel prisonnier, le chanteur Bertrand Cantat a déposé une demande de libération conditionnelle il y a quelques semaines. C'est cette requête qu'un magistrat, chargé de l'application des peines, a examiné jeudi au centre de détention du Muret où Bertrand Cantat est incarcéré depuis septembre 2004. Sa décision a été mise en délibéré jusqu'au 15 octobre prochain. Mais selon l'avocat de Bertrand Cantat, Me Olivier Metzner, le Parquet, le responsable de l'administration pénitentiaire et les psychiatres ne seraient pas opposés à cette remise en liberté.
L'ancien leader du groupe Noir Désir a été condamné à huit ans de prison pour "homicide involontaire", pour avoir porté des coups mortels en 2003 en Lituanie contre l'actrice Marie Trintignant, sa compagne de l'époque. Selon la procédure judiciaire classique, Bertrand Cantat a droit à une libération conditionnelle puisqu'il a purgé la moitié de sa peine fin juillet dernier. Les juges doivent prendre en compte sa conduite en prison et les possibilités de réinsertion à son éventuelle sortie. Bertrand Cantat a aussi réglé l'intégralité des dommages et intérêts qu'il devait aux enfants de Marie Trintignant. Selon son avocat, le chanteur "présente toutes les garanties pour pouvoir bénéficier d'une mesure de libération conditionnelle. Il a payé sa dette et de toute façon, il continuera de la payer toute sa vie".
L'avis de la famille de la comédienne n'est que consultatif dans ce type de procédure qui se déroule à huis clos et hors de sa présence. Nadine Trintignant, la mère de Marie, a cependant écrit une lettre au juge d'application des peines la semaine dernière dans laquelle elle juge "prématurée" l'éventuelle libération anticipée de Bertrand Cantat. Le chanteur est déjà sorti de prison à plusieurs reprises grâce à des permissions obtenues en vertu de son comportement comme détenu, qualifié de modèle.
Au terme de la procédure, le chanteur de Noir Désir pourrait retrouver la liberté mais pas sans conditions. Il sera contrait de voir régulièrement un psychologue. Il pourrait aussi se voir interdire de s'exprimer sur l'affaire ou sur sa détention dans les médias ou dans ses chansons.