Le PS prend ses distances avec son projet

Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances à l'Assemblée, juge que le pays n'aura pas les moyens de mettre en oeuvre le programme du PS.
Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances à l'Assemblée, juge que le pays n'aura pas les moyens de mettre en oeuvre le programme du PS. © Maxppp
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avec agences , modifié à
Pour Jérôme Cahuzac, soutien de François Hollande, il ne pourra pas être appliqué en totalité.

Le projet du PS est-il déjà obsolète ? C’est ce que semble penser Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale. François Hollande "puisera dans ce programme mais ne pourra réaliser la totalité de ce programme car tout simplement les moyens du pays ne le permettent pas", a-t-il tranché lundi.

En cause : le programme du PS, adopté en 2010 par compromis entre les candidats à la primaire, est basé sur une hypothèse de croissance de 2,5% en 2013. Une perspective de croissance qui, "aujourd’hui, est obsolète", a noté Jérôme Cahuzac. Le gouvernement prévoit en effet une croissance à 2% par ans entre 2013 et 2015.

Un "mix" de mesures ?

Jérôme Cahuzac, qui pourrait briguer le poste de ministre de l’Economie en cas de victoire du PS, est le premier à gauche à admettre que le projet du PS n’est plus valable. Selon lui, depuis 1981, le projet du candidat socialiste s’est toujours inspiré du projet socialiste, tout en étant différent.

François Hollande devra ainsi faire un choix entre son "contrat générationnel" et la proposition du programme PS visant à créer 300.000 emplois "d’avenir ". "Peut-être faudra-t-il faire un mix des deux mesures", a indiqué le député du Lot-et-Garonne.

Réactions à l’UMP

Sur les embauches de 60.000 enseignants en cinq ans, mesure largement mise en avant par François Hollande, "la question du financement est parfaitement légitime" pour Jérôme Cahuzac. "Le financement se fera par des économies, par du redéploiement de fonctionnaires et peut-être par des créations nettes". En clair, le député n’exclut pas de compenser la mesure par des suppressions de postes d’autres fonctionnaires.

A droite, la réaction n’a pas tardé à venir, l’UMP appelant François Hollande à sortir "du flou et de l’ambiguïté", par la voix de Sébastien Huyghe, secrétaire national du parti. Un autre responsable de l’UMP, Bruno Beschizza, a quant à lui demandé "instamment des explications" à François Hollande sur les déclarations de son lieutenant.