C'est une première mondiale qui voit le jour sur une île au large d'Abou Dhabi, capitale des Emirats Arabes Unis. Le gouvernement français, par l'intermédiaire du ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, a signé en grande pompe ce matin dans ce pays du Golfe un contrat avec l'Etat émiratie qui prévoit la création d'un musée portant le nom de "Louvre Abou Dhabi". Le musée, assorti de prêts d'oeuvres d'art par les musées français, ouvrira dans cinq ans. L'émirat s'engage à payer 400 millions d'euros pour utiliser ce nom dans les trente ans qui viennent. La construction de ce Louvre exotique, financé par les autorités locales, coûtera plus de 80 millions d'euros. A la baguette, l'architecte français Jean Nouvel. Au total, il couvrira 24.000 m², dont 8.000 m² de surfaces d'exposition. En France, l'appellation de "Louvre d'Abou Dhabi" a causé la colère de 4.700 conservateurs de musées, archéologues et historiens de l'art. Dans une pétition circulant sur le Net, ils estiment que "les musées ne sont pas à vendre". Ils s'inquiètent du prêt des oeuvres, 300 en tout, soumises à rotation chaque année les quatre premières années, puis 250 et 200 par an par tranches de trois années. Montant du prêt : un milliard d'euros. Le ministre de la Culture, accompagné d'une délégation des patrons des grands musées français, a affirmé que ce musée "permettait d'organiser le dialogue des cultures en réponse à la violence". Renaud Donnedieu de Vabres a également souligné "la chance exceptionnelle" que représentait un tel projet et indiqué que les musées français n'étaient "pas menacés" et leurs oeuvres inaliénables.