Laïcité : ce qu'il reste du débat

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Fabienne Cosnay , modifié à

Sur la forme comme sur le fond, le débat lancé par l’UMP semble de plus en plus flou.

Rarement un débat n’aura créé autant de polémiques au sein d’un même parti. Depuis son lancement, le 17 février, le débat sur la laïcité et l’islam n’en finit pas de diviser la majorité présidentielle. Au point d’aboutir à une passe d’armes d’une rare violence entre Jean-François Copé et François Fillon, accusé par le secrétaire général de l’UMP, en direct et devant des milliers de téléspectateurs, de ne pas la jouer "collectif" dans cette affaire.

Au-delà des divisions internes, la forme que va prendre ce débat, ce à quoi il est censé aboutir et ses contours, semblent de plus en plus flous. Revue de détails.

A l’origine du débat

C’est le chef de l’Etat en personne qui a souhaité la tenue d’un débat sur la laïcité et l’islam, en février, alors même qu’il avait reconnu l’incompréhension suscitée par celui sur l’identité nationale. Il a donc demandé au secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, d’organiser, une "convention" sur ces deux thématiques, jugées interdisciplinaires, le 5 avril.

Un recadrage permanent

Le député-maire de Meaux n’a cessé ensuite de délimiter et de recadrer le fameux débat, en précisant les questions concrètes qu’il posait, de "la formation et la rémunération des imams", à la "compatibilité des cantines publiques avec les prescriptions religieuses", jusqu'aux questions de la "prière dans la rue" ou de "la mixité à la piscine".

Mais pas question officiellement de lancer un débat sur l’islam ou de remettre en cause la loi de 1905. Devant les doutes exprimés publiquement par plusieurs membres de la majorité, le débat semble s’être réduit comme peau de chagrin au fur et à mesure des semaines, sans qu’on sache vraiment ce qu’il en reste sur le fond.

Un code de la laïcité à l'ordre du jour

Sur la forme, le débat sur la laïcité devait déboucher sur une "plateforme" de propositions en vue du projet présidentiel de 2012. Selon les informations du service politique d’Europe 1, la convention organisée, mardi prochain, rue de la Boétie, devrait aboutir à la rédaction d’un code de la laïcité, composé d’une dizaine de propositions et destiné à réaffirmer le respect de la laïcité en France. Une proposition qui serait ensuite présentée au 20h de TF1 par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, sans qu’on sache précisément si un projet de loi suivra ou non.