La violente charge de Fillon contre Copé

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Benjamin Bonneau, avec Ludovic Fau , modifié à
MEETING - L’ancien Premier ministre a réuni son association politique, Force républicaine. Il faut "sauver l'UMP", a-t-il lancé à ses soutiens.

L’INFO. "Les soupçons et les affaires nous ont blessés", c'est le "chaos", et il faut "sauver l'UMP d'une disparition désormais possible". Mardi soir, François Fillon s’en est pris avec virulence – sans jamais citer son nom – à Jean-François Copé lors de l'assemblée générale de son association de soutien Force républicaine, à Paris. Une réunion en forme de démonstration de force, avec quelque 120 députés et sénateurs UMP présents dans la salle.

Fillon : "il faut sauver l'UMP"par Europe1fr

"Une mission d’urgence". Pour sortir son parti de la crise profonde dans laquelle il est plongé, François Fillon a accepté d’en prendre temporairement la direction, avec Jean-Pierre Raffarin et Alain Juppé. "Nous avons accepté une mission d'urgence. Il s'agit de restaurer la confiance des militants et des Français en contribuant à faire toute la lumière sur ce qui s'est passé" et de "garantir l'unité de notre mouvement dont Alain, Jean-Pierre et moi-même sommes parmi les fondateurs", a-t-il affirmé aux 800 personnes présentes pour l’écouter.

L’UMP "en position de faiblesse". Outre ses attaques en creux de son meilleur ennemi Jean-François Copé, le député de Paris s’est également exprimé sur le positionnement idéologique de l’UMP, qui fait débat après la victoire du Front national aux européennes. Continuer sur la ligne de la "droite décomplexée" ou partir à la chasse aux voix centristes, telle est l’équation posée. Le député de Paris a sa petite idée : "la pression du FN est désormais suffisamment évidente pour ne pas s'interroger, chaque échéance à venir, sur nos alliances avec nos partenaires naturels (...) Il faudra choisir: soit la victoire ensemble, soit le risque de défaite".

Et de rappeler que "nous sommes la droite républicaine et le centre, avec ses valeurs qui ont pour noms le travail, le civisme, la famille, la dignité humaine qui ne doit pas être l'otage des idéologies". Mais, pour l’ancien Premier ministre, l’heure de trancher n’est pas encore venue car "la question des alliances ne peut être posée tant que nous sommes en crise et en position de faiblesse." Encore un petit mot doux à l’attention de l’ancien patron de l’UMP, qui a dû avoir les oreilles qui ont sifflé mardi soir.

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