La vie sur Facebook n'est pas pire que la vraie vie

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Des millions de fiches d'identité personnelles mises en réseau : c'est le principe de Facebook. 57 millions d'utilisateurs dans le monde et autant de possibilité de violer leur vie privée. Un risque que reconnaissent les créateurs de Facebook, mais qu'ils n'assument qu'en partie. "Les gens se comportent dans la vie réelle comme sur Facebook" répond aux critiques Dan Rose, vice-président en charge du développement de la société et premier invité du Web 3.

Le "côté obscur de Facebook" : Loïc Le Meur avait prévenu, cette quatrième édition du Web 3 allait s'ouvrir à des enjeux plus globaux autour d'internet. Vérification avec la première table ronde organisée en présence notamment de Dan Rose, vice-président en charge du développement de la société Facebook. Avec ses 57 millions d'utilisateurs dans le monde dont 1 million en France, la plate-forme de réseaux sociaux Facebook s'attire aussi toutes les foudres des défenseurs de protection de la vie privée sur internet. Face à ces critiques, Dan Rose choisit de botter en touche : oui les risques de dérives existent, mais ils dépendent du comportement des utilisateurs, qui n'est pas pire sur internet que dans la vie réelle.

"Les gens se comportent sur Facebook comme ils se comportent dans la vie réelle", se défend ainsi Dan Rose prenant notamment pour exemple le cas des spams, ces courriers poubelles qui polluent vos boîtes e-mail et qui sont absents de Facebook. "S'il y a si peu de spams chez nous, c'est parce que les réseaux Facebook reposent sur des gens que vous connaissez, sur des liens d'amitié qui existent dans la vie réelle", explique Dan Rose. Sauf qu'en cas de dérives, ce sont bien les entreprises comme Facebook qui sont responsables, rappelle l'avocat spécialiste d'internet Michel Jaccard.

"D'un point de vue légal, l'utilisateur a tous les droits, il peut demander à chaque société qui met en ligne des contenus qui le concerne de les retirer", explique Michel Jaccard qui a déjà entamé de telles démarches juridiques. Elles se heurtent toutefois à la réalité du web. "On commence par faire supprimer une information sur un site mais ensuite on la voit réapparaître sur Google qui l'a gardée en mémoire. D'un point de vue pratique, il y a trop de joueurs sur internet et c'est parfois difficile d'atteindre la bonne cible", précise l'avocat spécialisé. S'il est compliqué de guérir, prévenir est donc une des solutions pour garantir le respect de la vie privée sur internet.

Et c'est une demande des internautes eux-mêmes que Dan Rose reconnaît avoir mis du temps à prendre en compte chez Facebook. "Il y a une vraie attente des utilisateurs pour avoir plus de contrôle, pour choisir les informations qu'on veut partager avec le plus grand nombre et celles qui doivent rester dans un cercle plus privé. On n'y a pas forcément répondu assez vite", concède le vice-président en charge du développement chez Facebook. Prochain enjeu de ces questions autour du respect de la vie privée : la publicité et la possibilité d'ouvrir des informations personnelles aux annonceurs. Dan Rose a promis d'établir un juste dosage entre la nécessité d'identifier une cible commerciale pour les publicitaires et la liberté de chaque internaute de protéger ses informations personnelles.

Fannie Rascle, envoyée spéciale au Web 3