Des phrases aussi alambiquées que celles de Jean-Claude Van Damme prononcées avec l'accent anglais de Jacques Chirac : la prestation du designer Philippe Starck, invité de prestige du Web 3, fait immédiatement l'objet de commentaires de la part des participants réunis pour cette conférence sur le web mais aussi de la part d'internautes dispersés dans le monde entier. Leur mode de communication : des petites phrases de 140 caractères pas plus envoyées en instantané. Ces utilisateurs de l'outil Twitter illustrent une des tendances de ce Web 3 édition 2007 : la place de plus en plus grande prise par les réseaux sociaux.
Grégoire, un jeune blogueur d'une vingtaine d'années, a utilisé Twitter mardi matin pour donner des informations sur le contenu des conférences du Web 3 à ses amis, gros utilisateurs d'internet comme lui, qui n'ont pas eu la chance d'avoir un carton d'invitation. Mais il en a aussi profité pour entrer en contact avec d'autres participants qu'il ne connaissait pas, peut-être assis deux rangs devant lui et à qui il a donné rendez-vous sur le trottoir à la sortie de la conférence¿
Selon Evan Williams, le créateur de Twitter et invité du Web 3, ce sont « les idées les plus simples et qui existent déjà ailleurs » qui sont les meilleures et les plus efficaces sur internet. Avec Twitter, lancé en 2006 aux Etats-Unis et au printemps 2007 en France, il a juste voulu pallier les manques des SMS en proposant une plate-forme où chaque participant doit répondre à une simple question : « what are you doing ? » (« qu'es-tu entrain de faire ? »). A la question « qui dans cette salle utilise Twitter ? », posée par le blogueur en chef Loïc Le Meur, les participants du Web 3 ont répondu par une forêt de mains levées. Tous ne se connaissaient pas mais ils avaient le sentiment de partager quelque chose de faire partie d'une même communauté. L'avenir d'internet pourrait bien se situer là.
Fannie Rascle, envoyée spéciale au Web 3