Quatre mois après la défaite présidentielle, 3.000 militants et responsables socialistes sont attendus à l'université d'été du PS de vendredi à dimanche pour entamer le "diagnostic pour la rénovation", titre officiel du rassemblement, et prendre leur feuille de route d'opposants. Après avoir envisagé de réduire la voilure, pour cause de finances en berne après la course à l'Elysée, la direction du parti a finalement maintenu le "périmètre militant" de ce traditionnel rendez-vous de rentrée politique. "Il ne faut pas confondre les éléphants, les lions et les militants. Les gens ont envie et besoin de se retrouver ensemble pour faire le point", selon Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande, faisant référence à l'absence de nombreux ténors à La Rochelle. De nombreux yeux sont tournés vers l'ancien couple François Hollande - Ségolène Royal. Désormais séparés à la ville, le premier secrétaire et la présidente de la région Poitou-Charentes ne se sont pas croisés avant le coup d'envoi d'une université d'été dont ils seront les têtes d'affiche. Sa conférence de presse avec les présidents de région terminée, Ségolène Royal a évité le "pot de l'amitié" de la fédération de Charente-Maritime où François Hollande est allé saluer les militants. Vendredi, en tant que puissance invitante, elle doit prononcer le discours d'ouverture de l'université d'été puis participer à certains ateliers. Elle ne devrait en revanche pas être présente lors du discours de clôture de son ex-compagnon dimanche matin. Jeudi, les deux ont été la cible de l'ex-ministre de l'Education. Dans Libération, Claude Allègre a estimé que le premier secrétaire qui entame sa onzième et dernière année à la tête du parti est "le responsable principal" de la "pagaille" régnant au PS. "Il pensait que plus le marigot était rempli de crocodiles, plus il avait de chances" d'être le candidat à la présidentielle. "Il a foutu un bordel noir". "A terre", le PS va mettre "10 ou 15 ans" à se rénover, prédit cet ancien proche de Lionel Jospin, que Nicolas Sarkozy "impressionne". François Hollande s'est lui déclaré "indifférent" à ces attaques. Ségolène Royal, que Claude Allègre a jugé dynamique mais sans idées, a dit n'avoir "rien à répondre". Quatre mois après son échec présidentiel, elle veut s'en tenir à "un esprit de construction de l'avenir". Outre François Hollande et Ségolène Royal, Bertrand Delanoë sera présent à La Rochelle. En revanche, de nombreux autres "éléphants" ont choisi d'éviter le rassemblement militant, comme Martine Aubry, Lionel Jospin, Jean-Luc Mélenchon ou Laurent Fabius qui a déploré "un show médiatique (...) qui n'apporte pas nécessairement des choses extraordinaires". En campagne pour la direction générale du FMI, Dominique Strauss-Kahn n'ira pas à La Rochelle. En froid avec la direction du PS depuis qu'il a accepté de siéger dans la commission sur l'évolution des institutions, Jack Lang a argué d'un "travail énorme" pour ne pas faire le voyage. Selon un sondage Ifop pour Ouest France publié dimanche, 57% des Français jugent que le PS n'est pas assez proche de leurs préoccupations et 72% estiment qu'il n'a pas de projet pour la France.