La contraception orale ne présente pas de risque global accru de cancer, selon une étude publiée mercredi en ligne par le British Medical Journal. Cependant, "tous types de cancers confondus, les femmes ayant utilisé des contraceptifs oraux pendant plus de huit ans ont statistiquement un risque de cancer significativement accru", souligne le Pr Philip Hannaford qui a dirigé cette étude britannique. Pour les utilisatrices à long terme (8 ans et plus) de la pilule, les risques sont surtout accrus pour les cancers du col de l'utérus, du système nerveux central et de l'hypophyse. Mais l'usage prolongé de la contraception orale est associé à une réduction significative du risque de cancer de l'ovaire.
Au terme d'une étude entamée en 1968 sur 46.000 femmes britanniques alors âgées de 29 ans en moyenne, dont environ 23.000 ont pris des contraceptifs oraux pendant moins de quatre ans en moyenne (alors que les autres n'en ont jamais pris), ses auteurs estiment que lapilule "n'est pas associée à un risque global accru de cancer" et pourrait même entraîner "un bénéfice net en terme de santé publique". En comparant les cas de cancers parmi les femmes ayant pris la pilule, avec les données concernant celles ne l'ayant jamais prise, ils estiment qu'avoir avalé ce contraceptif peut entraîner une réduction du risque global de cancer de 3% à 12% selon l'échantillon de femmes pris en compte.
La réduction du risqueest "significative" notamment pour le cancer du colon et du rectum, de l'endomètre (corps de l'utérus), des ovaires. Pour les cancers de l'endomètre et des ovaires, ce bénéfice se maintiendrait plusieurs années après l'arrêt de la pilule.