La nationalité belge s'éloigne pour Johnny

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Administrator User , modifié à
La commission des naturalisations du Parlement belge a reporté d'au moins six mois sa réponse à la demande du chanteur français. Elle souhaite faire des vérifications sur la domiciliation de Johnny Hallyday. Certains membres de la commission parlementaire s'interrogent sur la "sincérité" de ses motivations.

Johnny Hallyday sera encore français pendant six mois. "La commission (des naturalisations) belge a décidé par une majorité de ses membres d'ajourner le dossier", a déclaré l'un de ses 17 membres, le libéral Olivier Maingain. "Nous devons notamment vérifier quel est son statut juridique actuel, notamment sur la domiciliation." Johnny Hallyday était domicilié en France lorsqu'il a présenté sa demande de naturalisation en Belgique, mais il est depuis devenu en 2006 résident de Gstaad, station de ski huppée du canton de Berne, en Suisse, pour bénéficier d'un statut fiscal privilégié. Ce nomadisme a semé le doute en Belgique, où des membres de la commission parlementaire se sont interrogés mardi sur la "sincérité" des intentions du chanteur, qui est soupçonné de vouloir acquérir la nationalité belge pour s'exiler ensuite à Monaco, un paradis fiscal où résident de nombreux Belges. Ce tour de passe-passe lui est actuellement impossible, puisque aux termes d'accords entre la France et Monaco les ressortissants français ne peuvent bénéficier des mêmes avantages, comme une exemption de droits de succession.L'affaire est donc mal engagée pour Jean-Philippe Smet, le vrai nom du chanteur, qui est né en 1943 à Paris d'un père belge, mais qui n'a pas sa nationalité car il est issu d'une relation extraconjugale alors que son père n'était pas encore divorcé. La domiciliation n'est pas le seul critère pris en compte, puisque son histoire personnelle est également étudiée, mais elle est considérée comme extrêmement importante. L'Office belge des étrangers avait en effet remis à la commission des naturalisations un avis négatif en raison du manque d'attaches de Johnny Hallyday avec le royaume et parce qu'il ne pouvait y justifier de résidence depuis au moins trois ans. Cette commission parlementaire est en outre de plus en plus divisée sur ce dossier qui amuse le royaume. Ses 10 membres flamands n'ont qu'une vague idée de la célébrité très hexagonale de Johnny Hallyday et ne sont pas prêts à faire une faveur à un demandeur qui ne verrait la nationalité belge que comme un moyen d'échapper au fisc. Les sept francophones, qui étaient à l'origine favorables à la naturalisation, sont de plus en plus sensibles à cette thèse. Même si Hallyday devait obtenir gain de cause dans six mois ou plus, cela risque d'être une victoire à la Pyrrhus pour lui. Tous les pays européens sont actuellement dans un processus de dénonciation de la convention internationale qui interdit de posséder une double nationalité.