Sorti de prison pour raison de santé il y a dix ans, il est mort tranquillement chez lui malgré ses crimes. Heinz Barth, que l'on surnommait "l'assassin d'Oradour sur Glane", est mort le 6 août en Allemagne près de Berlin. Il restera comme l'un des symboles de la barbarie nazie. A la tête d'une unité de la division SS Das Reich, Heinz était le responsable du massacre le 10 juin 1944 de 642 civils dont 247 enfants dans ce village près de Limoges. Les deux rescapés du massacre ont regretté mardi matin la libération anticipée, en 1997, de ce sous-lieutenant nazi condamné à la prison à vie en 1983 en RDA pour crime de guerre. Auparavant, Heinz avait été condamné à mort en France en 1953, par contumace. Pour échapper à la justice française, il a vécu caché sous une fausse identité en ex-Allemagne de l'Est jusqu'à ce qu'il soit démasqué. Pour Robert Hébras, 82 ans, un des six rescapés du massacre qui a perdu sa mère et ses deux soeurs, il est fort regrettable de savoir que Barth, "comme tous les criminels, sont morts dans leurs lits". Nicolas Sarkozy, de son côté, "s'associe à la mémoire des victimes et à la douleur de leurs descendants", a fait savoir l'Elysée, en réaction au décès du criminel de guerre. Jean-Marcel Dartoux, un autre rescapé d'Oradour-sur-Glane, n'a lui pas de réactions. "Il est mort, c'est tout" explique-t-il. Ce rescapé avait rencontré son bourreau à Berlin. "Je lui ai demandé s'il avait bien dormi pendant toutes ces années, il ne m'a pas répondu, il a juste fait un sourire" raconte-t-il avec de la colère dans la voix.