Martine Moulin-Boudard, adjointe au maire chargée de la mise en valeur du patrimoine architectural, historique et culturel, et Jean-François Lhérété, directeur général de la ville et ancien banquier, ont été mis en examen mais laissés en liberté sous contrôle judiciaire. François-Xavier Bordeaux, ancien chef de l'opposition municipale, chargé de la mission par le maire Alain Juppé de créer un laboratoire social, et Nicole Dumont, cartomancienne connue à Bordeaux pour avoir dans sa clientèle des personnalités politiques locales, ont été placés en détention en plus de la mise en examen. Ces quatre personnes avaient été interpellées lundi à la suite d'une plainte contre X avec constitution de partie civile pour "abus de faiblesse et vols" déposée par le tuteur d'une dame de 84 ans, placée sous curatelle renforcée. "Au vu des résultats obtenus qui confirment et élargissent les suspicions, il apparaît qu'à la faveur d'une détérioration caractérisée de l'état de santé de Mme Terrasson, son important patrimoine a été l'objet d'opérations concertées tendant à son appropriation par des tiers", a déclaré mercredi le procureur de la République de Bordeaux, Bertrand de Loze. De source proche de l'enquête, on précise que des écoutes téléphoniques ont permis de remonter jusqu'à un local où étaient entreposés des meubles et des oeuvres d'art appartenant à la victime.Dans un communiqué publié en début de semaine, le municipalité de Bordeaux avait souligné que l'affaire était "sans lien avec la gestion municipale". Alain Juppé a été réélu maire de Bordeaux à l'automne dernier après une période d'inéligibilité prononcée par la justice.