La liberté après 8 ans de prison pour les infirmières bulgares

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les infirmières et le médecin bulgares sont arrivés mardi matin en Bulgarie, libres enfin. Ils auront finalement passé huit années dans les geôles libyennes, accusés d'avoir inoculé le virus du Sida à des centaines d'enfants.

16 février 1999 : Le régime du président Khadafi annonce qu'il détient plusieurs infirmières bulgares. Elles étaient arrivées en Libye, dans les années 1990, pour mieux gagner leur vie. Le médecin d'origine palestinienne habitait lui en Libye. Tous travaillaient à l'hôpital de Benghazi, tous sont accusés d'avoir inoculé le virus du Sida à des centaines d'enfants. 7 février 2000 : Leur premier procès s'ouvre devant la justice libyenne. Les cinq infirmières et le médecin plaident non-coupables. La peine de mort est requise contre eux. Le dossier est plusieurs fois renvoyé. 2 juin 2000 : La Bulgarie annonce que ses concitoyennes ont été torturées au cours de l'enquête par les autorités libyennes. Trois infirmières assurent que leurs aveux ont été soutirés par la force. 3 septembre 2003 : Le professeur français Luc Montagnier, qui a découvert le virus du Sida, certifie que la contamination des enfants provient en fait des mauvaises conditions d'hygiène de l'hôpital. 6 mai 2004 : Les infirmières et le médecin sont finalement condamnés à mort. Les six font appel. Sept mois plus tard, Sofia rejette une première proposition faite par Tripoli de classer l'affaire contre le paiement de dix millions d'euros par enfants. 11 mai 2006 : La Cour suprême accepte le recours des accusés. Un deuxième procès s'ouvre à Tripoli. Huit mois plus tard, ils sont de nouveau condamnés à mort. 17 février 2007 : Les accusés font appel pour la dernière fois. Peu après, débutent des négociations entre l'Union européenne et la Libye pour fixer les termes d'un accord sur des compensations financières. 11 juillet 2007 : Contrairement aux attentes des négociateurs, la Cour suprême libyenne confirme la condamnation à mort des cinq infirmières et du médecin. C'est l'ultime sursaut de l'affaire. Les familles des victimes acceptent finalement un dédommagement. Les plus hautes autorités judiciaires libyennes commuent les peines de mort en prison à vie. Dans la foulée, la Bulgarie fait une demande d'extradition. 24 juillet 2007 : Les infirmières et le médecin sont de retour en Bulgarie. Le président bulgare leur accorde une grâce immédiate.