La grève ? "200 à 400 millions d’euros par jour"

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Fabienne Cosnay , modifié à
Sur Europe 1, Christine Lagarde a exclu un moratoire pour les entreprises les plus touchées.

Alors que la France rentre dans sa troisième semaine de grève, les dirigeants commencent à dresser l’addition. La facture pour l'économie française du mouvement de contestation contre la réforme des retraites est estimée à "200 à 400 millions d'euros par jour", a déclaré lundi sur Europe 1 la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, indiquant toutefois que tout cela était "difficile à chiffrer". Cette estimation avait été évoquée par Le Figaro dans son édition de lundi, citant Bercy.

Des situations individuelles examinées

Premières à pâtir de la grève : les industries chimiques (33 millions de pertes chiffrées) et certaines petites et moyennes entreprises. La ministre de l’Economie a précisé "qu’il n'y aurait pas de moratoire général sur le paiement des charges des entreprises affectées mais que les situations individuelles seraient examinées". Une réponse négative apportée au Medef puisque l‘organisation patronale avait demandé dimanche que des moratoires soient envisagés pour les entreprises les plus fragilisées.

Faute de carburants, le secteur des transports est aujourd’hui le plus impacté par la mobilisation. Air France estime ainsi que la grève lui coûte environ 5 millions d'euros par jour, ce qui porterait la facture totale des journées de grèves de septembre et octobre à 25 millions d'euros. A la SNCF, "une journée de grève 'carrée' (non reconductible) coûte 20 millions d'euros", a indiqué une porte-parole de l'entreprise publique, tout en précisant que cette estimation ne pouvait pas être simplement multipliée par le nombre de jours de grève reconductible.

Le coût est en revanche plus difficile à évaluer pour le transport routier, directement affecté par la raréfaction du gazole dans les stations-service. Mais il pourrait être non négligeable.

L'image de la France affectée

Au-delà des pertes matérielles, Christine Lagarde dit avoir été davantage inquiète par le préjudice immatériel de cette grève, rebaptisé à sa manière "préjudice moral pour la France". La ministre de l’Economie, qui vient de rentrer du sommet du G20 à Séoul, a été marquée par l'image de la France renvoyée par les médias étrangers, qui mettent en avant un climat "de violences". "L’attractivité de la France est en cause quand on voit des images comme cela", a déploré la ministre.

Après Jean-Louis Borloo, samedi, c’est Christine Lagarde qui est montée au créneau, lundi matin, pour appeler à la responsabilité des grévistes. "Il faut laisser sa chance à la France" a martelé la ministre, "on est sortis de la crise de manière plutôt bonne, et il ne faut pas aujourd’hui laisser peser la grève sur l’économie française".