La grâce présidentielle en question

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les grâces collectives accordées traditionnellement le 14 juillet par le président de la République devraient être limitées voire supprimées cette année. En attendant une décision de Nicolas Sarkozy, les gardiens de prison s'inquiètent de la tension que cette annonce pourrait faire naître chez les détenus. Car les grâces permettent aussi de vider pour un instant les cellules.

C'est simplement une tradition. Rien n'oblige le président de la République le 14 juillet venu à accorder des grâces collectives dans les prisons françaises. Mais ces mesures permettent aussi de vider pour un temps des prisons surpeuplées. Faute de soupape dans leurs établissements, les surveillants craignent l'explosion. Car la surpopulation n'a jamais été aussi flagrante dans les prisons françaises : il y a actuellement 61.000 détenus pour 50.000 places réelles. Pour l'instant, aucune mesure n'a été annoncée. Nicolas Sarkozy doit s'exprimer sur ce thème en début de semaine prochaine. Il s'agit d'une "décision majeure", d'une "décision lourde" selon le porte-parole de l'Elysée, preuve que le sujet est sensible. Mais François Fillon a lui déjà donné la couleur en précisant que la tradition des grâces collectives n'était "pas conforme à la philosophie" du président de la République. Pour Jean-François Forget, secrétaire général de l'UFAP, le principal syndiat de surveillants de prison, les grâces du 14 juillet sont rentrées dans les moeurs de l'administration pénitentiaire comme des détenus. "Ca devient une soupape technique malheureusement" explique-t-il. "Mais c'est déjà tendu aujourd'hui dans les prisons, donc on craint des explosions". L'année dernière, ces grâces avaient concerné environ 3.000 prisonniers. La remise de peine était équivalente à quinze jours par mois de détention non encore exécuté dans la limite de quatre mois maximum.