La fusion GDF-Suez inquiète syndicats et opposition

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après l'annonce officielle de la fusion entre GDF et Suez, créant le quatrième groupe énergétique au monde en valeur boursière, les réactions sont dans l'ensemble négatives du côté des syndicats qui craignent pour leurs emplois. L'opposition critique également une fusion que Nicolas Sarkozy avait promis de ne jamais faire quand il était ministre. Les souverainistes voient dans cette fusion la simple application d'une directive venue de Bruxelles.

" C'est un mauvais coup pour les salariés et les usagers et cela correspond à une conception privatisée de la politique industrielle" : Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, a ajouté au flot de réactions négatives son point de vue lundi dans la journée après l'annonce tôt dans la matinée de la fusion de GDF et de Suez. Cette nouvelle entité qui devrait voir le jour en 2008 s'attire non seulement les foudres syndicales mais celles aussi de l'opposition de gauche et des souverainistes. Côté salariés, les syndicats redoutent des suppressions de postes mais surtout la fin d'un certain modèle de l'énergie à la française. Selon les administrateurs salariés CGT de GDF, la privatisation "livre l'entreprise aux appétits financiers qui demanderaient la fin des tarifs administrés du gaz et l'alignement sur les prix de marché". Pour François Chérèque, le leader de la CFDT, "c'est un enjeu énorme au niveau environnemental et on va mettre ça à la Bourse, aux prédateurs financiers. Je pense qu'on fait une grosse erreur de démanteler Suez". La gauche met elle en avant les risques que représentent cette fusion pour les consommateurs. Pour Jean-arc-Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, "tout le monde va être perdant. Le pays tout entier, qui voit gravement entamer son indépendance énergétique. Les Français et leurs entreprises, qui vont subir la flambée des tarifs. Les salariés de Suez et de GDF, qui voient leur emploi et leur statut précarisés". Le PCF a dénoncé la création d'un "mastodonte privé qui livrera une redoutable concurrence à EDF et au service public de l'énergie en faisant du gaz une marchandise comme une autre". Pour l'opposition, cette fusion est d'autant plus critiquable qu'elle avait été qualifiée d'inenvisageable par le ministre de l'Economie en 2004¿ un certain Nicolas Sarkozy. Pour les souverainistes comme Nicolas Dupont-Aignan, la décision de fusion n'est que la réponse française à "la pensée unique bruxelloise" qui pousse à libéraliser l'énergie, au lieu de constituer un grand groupe public associant EDF et GDF.