La douceur du temps plombe la croissance française

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Administrator User , modifié à
La croissance de l'économie française devrait rester sur une pente "douce" de l'ordre de 2% l'an sur la première partie de l'année 2007, perturbée par la clémence de l'hiver, selon la note de conjoncture trimestrielle publiée jeudi par l'Insee.

"Notre scénario est celui d'une croissance de 0,5 à 0,6% par trimestre au premier semestre dans le prolongement de la phase de croissance modérée que connaît la France depuis l'été 2005 voire même depuis l'été 2003", a déclaré Eric Dubois, chef du département de la conjoncture de l'Insee lors d'une conférence de presse. L'Insee table ainsi sur une croissance de 0,5% au premier trimestre et de 0,6% au deuxième, les fluctuations de la production énergétique liée à la douceur de l'hiver retirant 0,1% de croissance sur les trois premiers mois de l'année et en rajoutant 0,1% sur les trois suivants en raison de la correction des variations saisonnières. L'acquis de croissance pour l'année 2007 ressortirait ainsi à 1,7% à la fin juin et une hausse de 0,7% du PIB au troisième et au quatrième trimestre 2007 permettrait d'atteindre 2,25% de croissance sur l'année, soit le milieu de la fourchette de prévisions de 2% à 2,5% retenue dans la loi de Finances. Interrogé sur l'impact de la campagne présidentielle sur la conjoncture, Eric Dubois a répondu qu'aucune analyse précise n'avait été conduite mais qu'"en tout état de cause, le sentiment (est) que l'impact réel n'est pas vraiment perceptible". Qualifiant de "sans relief" le scénario retenu, Eric Dubois a souligné que le profil de la croissance française ne serait pas fondamentalement modifié sur les six premiers mois de l'année. "La déflation soutient le pouvoir d'achat des ménages et donc leur consommation. A l'inverse, l'investissement va rester quant à lui peu dynamique et le commerce extérieur devrait de nouveau amputer la croissance (qui) devrait plutôt être tiré par le commerce et les services plutôt que par l'industrie" a-t-il expliqué. Le pouvoir d'achat des ménages dont l'Insee s'attend à ce qu'il progresse de 1,8% à 1,9% au premier semestre bénéficiera de la poursuite de la désinflation avec le recul des prix pétroliers ainsi que des baisses d'impôts. L'Insee a par ailleurs retenu comme hypothèse une stabilisation de l'euro à 1,30 dollar sur la période de prévision. Dans ce contexte de "croissance stabilisée", les créations d'emplois s'inscriraient elles aussi sur un "rythme de croisière". "Après 192.000 créations d'emploi dans le secteur concurrentiel en 2006, nous attendons 103.000 créations d'emplois pour le seul premier semestre 2007, soit un rythme à peu près équivalent à celui de 2006", a précisé Eric Dubois. En ce qui concerne l'emploi total, les créations d'emplois s'élèveraient à environ 112.000 après 252.000 sur l'ensemble de l'année 2006. Pour ce qui est du taux de chômage et sur la base du mode de calcul qui prévaut depuis mars 2006, "nous prévoyons un niveau de taux de chômage à 8,2% en juin" a-t-il ajouté en précisant que ce chiffre est "toujours fragile", le traditionnel recalage des chiffres du chômage effectué en mars ayant été cette année reporté à l'automne.