François Mitterrand disait en 1988 qu'il n'était pas sain qu'un seul parti gouverne. Triomphalement réélu à l'Elysée, il estimait qu'une majorité trop écrasante à l'Assemblée nationale pouvait pousser les Français qui ne se sentaient pas représentés à chercher d'autres lieux d'expression comme la rue par exemple. Nicolas Sarkozy n'a pas cette crainte-là. Le chef de l'Etat souhaite une très large majorité pour engager au plus vite les réformes promises pendant la campagne présidentielle. Il devrait être exaucé : un véritable tsunami UMP est annoncé pour les prochaines élections législatives. Entre 400 et 460 députés UMP devraient rejoindre le Palais-Bourbon, selon les dernières études de sondage. Pour éviter un tel scénario, le Parti socialiste jette ses dernières forces dans la bataille. Les ténors du PS sont en meeting ce soir à Nantes et ils se retrouveront à Lille jeudi prochain. Pour Ségolène Royal, la République a "besoin d'équilibre" tandis que DSK juge que la France mériterait bien "une cohabitation". Principale inconnue du scrutin, la participation. Pour Brice Teinturier, de l'institut de sondage TNS-Sofres, il y a une "grosse incertitude sur l'ampleur de la victoire de l'UMP".