La démobilisation, ennemi n°1 du PS

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Parti socialiste refuse de croire à un nouveau naufrage électoral aux législatives et tentera de lutter contre la démobilisation de son électorat encore sous le coup de la défaite présidentielle. Le PS est crédité de 27% à 29,5% des intentions de vote. Selon les estimations, il oscille entre 80 et 140 sièges à l'Assemblée nationale contre 141 dans la chambre sortante - 149 avec ses alliés.

"Ça penche bleu, c'est rien de le dire", concède le socialiste Benoît Hamon pour qui les scrutins des 10 et 17 juin sont cependant "vraiment ouverts". "On peut remporter 20 à 30 circonscriptions dans lesquelles la droite est vraiment en difficulté mais en perdre dix ou douze", explique le député européen. Après avoir évoqué un score de "27% et des poussières" au premier tour, François Hollande s'est fixé 30% des voix comme objectif, contre 24,11% en 2002. Face aux tentations "voraces" de son nouveau président, la France a besoin de contre-pouvoirs, insiste le premier secrétaire du PS à l'unisson avec les autres "éléphants" qui ont été invités à mettre leurs dissensions en sourdine. Au siège du PS, rue de Solférino, des chiffres circulent, beaucoup plus optimistes que les sondages des derniers jours. "Selon nos pointages, on est bien au-dessus de 100" sièges, affirme un cadre du parti. Le 6 mai, Ségolène Royal est arrivée en tête dans 200 circonscriptions, rappelle-t-on. Pour un ancien ministre, il faut à tout prix "éviter 93", les législatives où la gauche non communiste avait été mise en miettes par le RPR, obtenant 67 élus - dont 53 socialistes. "Quand la droite se levait parce qu'ils n'étaient pas d'accord, on se disait qu'ils allaient nous foutre dehors", se souvient-il. En privé, les responsables socialistes craignent que la tactique de la droite ne porte ses fruits, évoquant les "fausses ouvertures" envers des personnalités socialistes, les "effets d'annonce" et la "guerre des images : Sarkozy en week-end, Sarkozy au foot, Sarkozy recevant les uns et les autres". Après avoir souhaité une "défaite pas trop cuisante", Dominique Strauss-Kahn a mis en garde ce week-end contre le "risque de l'UMP ultra-majoritaire". "Et pourtant la France mériterait une cohabitation", estime l'ancien ministre de l'Economie dans Le Parisien. Pour Ségolène Royal, sur le terrain pour soutenir ses proches candidats à la députation, tout dépend de la participation. L'ex-candidate à l'Elysée ne croit pas à une déferlante bleue et veut faire revenir vers les urnes les 17 millions de Français qui se sont portés sur son nom le 6 mai.