La conférence de Bali étudie le principe "une forêt sauvée, une prime"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Etre payé pour ne pas déboiser : c'est un des débats les plus importants de la conférence sur le climat qui se tient à Bali. Source d'espoir pour les uns, mécanisme impossible à mettre en oeuvre pour les autres, ce concept a un but affiché : enrayer la déforestation, responsable de 20% des émissions de dioxyde de carbone, soit plus que toutes les industries de transport réunies.

Faut-il donner un prix aux forêts pour mieux les sauver ? C'est un des débats les plus importants, à la fois économiques et idéologiques, que doit arbitrer la conférence sur le climat de Bali qui entre dans sa deuxième semaine. Au coeur des négociations, le principe de "déforestation évitée" qui propose de donner une valeur précise aux forêts pour que les pays qui les abritent n'aient pas intérêt à les couper. Un raisonnement économique qui suscite la polémique.

Car si tous les acteurs sont d'accord sur l'urgence de la situation -la déforestation est responsable de 20% des émissions de dioxyde de carbone, à cause notamment des incendies volontaires- certains pointent les difficultés d'application du principe de "déforestation évitée". Comment s'assurer que les forêts sont vraiment préservées à long terme ? Comment les mesurer ? Comme être certain des propriétaires de chaque parcelle ? Les peuples autochtones tirent déjà la sonnette d'alarme face à une possible spoliation.

D'autant que certaines forêts sont rasées pour répondre à d'autres exigences écologiques : ainsi le Brésil qui coupe des arbres pour créer des champs et ainsi fabriquer des biocarburants. Avec l'Indonésie et le Congo, le Brésil est un des pays les plus concernés par la question. Leur point commun : la pauvreté. Mais d'autres pays cherchent aussi à s'inclure dans le club des pays qui déforestent pour entrer dans le processus d'indemnisation. La Chine, qui a déjà coupé des forêts et s'apprête à replanter, réclame par exemple des compensations financières.

Qui pourrait payer pour ce système de "déforestation évitée" ? L'idée consiste à donner à un arbre un prix correspondant non pas à sa valeur une fois coupé mais au carbone qu'il stocke en restant en vie. Première solution : une tonne de carbone préservée serait récompensée par des crédits pouvant être revendus sur le marché global du carbone accessible aux entreprises. Avec le risque que le marché ne soit victime de trop grandes offres et s'effondre. Seconde option défendue par le Brésil : que les pays développés paient directement.