La Turquie perd patience face aux attaques kurdes

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président turc Abdullah Gül a affirmé jeudi lors d'une réunion à Ankara que la patience de son pays était "à bout" après l'annonce d'une nouvelle attaque des séparatistes kurdes retranchés dans le nord de l'Irak. Il s'est dit déterminé à éradiquer le PKK dans cette région. Une délégation irakienne est attendue à Ankara.

Les forces de sécurité turques, qui ont massé jusqu'à 100.000 soldats le long de la frontière, ont déclaré avoir répoussé dans la nuit de mercredi à jeudi une attaque menée par une quarantaine de combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le raid, qui visait une unité de gendarmerie, a eu lieu dans la province montagneuse d'Hakkari. L'armée turque a fait usage de ses blindés et de son artillerie et les séparatistes se sont repliés dans le Kurdistan irakien, emportant un nombre indéterminé de tués et de blessés, selon les sources turques qui font état d'un blessé parmi les soldats.

"Notre patience est à bout et nous ne tolérerons pas que le sol irakien soit utilisé pour des activités terroristes", a déclaré le président turc Abdullah Gül lors d'une réunion des pays riverains de la mer Noire à Ankara. Le président turc s'est dit déterminé à éradiquer le PKK dans cette région. Une nouvelle hausse de ton après l'autorisation donnée la semaine dernière par le Parlement turc d'une intervention armée dans le nord de l'Irak. Le Parti des travailleurs du Kurdistan utilise en effet cette région comme base arrière après des attaques meurtrières menées contre les forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie à la population en majorité kurde.

Une délégation irakienne incluant le ministre de la Défense Abdel Kader Djassim et de hauts responsables de l'administration kurde irakienne est attendue ce jeudi à Ankara, une "visite de la dernière chance" selon les officiels turcs. Objectif : faire baisser la tension et éviter une incursion de l'armée turque. Bagdad a promis d'agir contre les rebelles du PKK mais la Turquie n'ignore pas que le gouvernement central n'a guère de prise sur le Nord largement autonome. Les Etats-Unis redoutent une action d'envergure de leur allié turc dans le nord de l'Irak qui pourrait déstabiliser une région jusqu'ici relativement épargnée par les violences qui déchirent le pays.