La Palestine se donne un gouvernement d'union nationale

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Administrator User , modifié à
Le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh a présenté officiellement jeudi matin au président Mahmoud Abbas la liste des membres du gouvernement palestinien d'union qui a été arrêtée mercredi soir après des semaines de négociations entre le Hamas et le Fatah. Ce gouvernement sera notamment chargé de mettre fin aux violences interpalestiniennes.

Après de nombreuses tractations, le président palestinien Mahmoud Abbas, du Fatah, et le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, du Hamas, se sont mis d'accord sur le nouveau gouvernement palestinien au sein duquel vont cohabiter les deux partis. Ismaïl Haniyeh a présenté officiellement jeudi matin la liste définitive des membres au président Mahmoud Abbas. "J'ai donné au président la liste des frères, ministres du gouvernement d'unité, qu'il a acceptée", a dit le Premier ministre palestinien lors d'une conférence de presse commune avec Mahmoud Abbas. Ismaïl Haniyeh a précisé que ce gouvernement solliciterait samedi la confiance du parlement.L'attribution du ministère-clé de l'Intérieur a constitué le principal point de blocage. Finalement, Mahmoud Abbas et Ismaïl Haniyeh ont choisi un haut fonctionnaire à ce poste stratégique en raison du contrôle qu'il exerce en théorie sur les différents services de sécurité. Hani Al-Qawasmeh n'a aucune affiliation politique. Outre le nom du ministre de l'Intérieur, le choix du vice-Premier ministre, poste réservé au Fatah, a constitué un autre point de blocage des discussions. Il a finalement été attribué à Azzam al Ahmed, proche d'Abbas et actuel chef du groupe parlementaire du Fatah au Conseil législatif. L'économiste Salam Fayyad sera de retour au ministère des Finances, qu'il dirigea de 2002 à 2005 après avoir travaillé à la Banque mondiale et représenté l'Autorité palestinienne au Fonds monétaire internationale. La diplomatie sera confiée à Ziad Abou Amr, professeur de sciences politiques et spécialiste des groupes islamistes dont le Hamas. Ismaïl Haniyeh n'a pas détaillé le programme du gouvernement mais a dit que l'une de ses priorités serait de mettre fin aux troubles qui ont coûté la vie à plus de 90 Palestiniens depuis décembre. Les Palestiniens espèrent que leur accord mettra fin à ces violences entre le Fatah, nationaliste, et le Hamas, islamiste, et qu'il permettra d'obtenir la levée de l'embargo financier sur l'Autorité palestinienne. Mais Washington a prévenu les Palestiniens qu'il ne serait pas levé si les trois conditions posées par le Quartet n'étaient pas remplies. Israël a fait savoir quant à lui qu'il boycotterait le gouvernement palestinien, tout comme il l'avait fait avec le précédent, dominé par le Hamas, parce qu'il n'a pas reconnu l'Etat juif, renoncé à la violence et accepté les accords de paix israélo-palestiniens existants, trois exigences formulées par le Quartet de médiateurs pour la paix au Proche-Orient.