La Défenseure des enfants se rebiffe

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avec Raphaëlle Schapira , modifié à
Dominique Versini déplore la fusion de son poste au sein du Défenseur des droits.

Les députés font leur rentrée mardi à l’Assemblée nationale. L’une de leurs premières missions sera d’examiner le projet de loi sur la création du Défenseur des droits, qui chapeautera entre autres la Halde, le médiateur de la République et le Défenseur des enfants. La titulaire de ce dernier poste, Dominique Versini, regrette cette exception française. Partout où un Défenseur des droits a été créé, le défenseur des enfants en effet resté une autorité à part.

"Il faut que les enfants puissent continuer de nous joindre directement", estime Dominique Versini, en poste depuis 2006, sur Europe 1. "Les enfants nous écrivent et nous envoient des mails parce qu’on s’appelle Défenseur des enfants. Ils n’écriront pas à une superstructure qui s’appelle Défenseur des droits parce qu’ils ne comprendront pas à quoi cela correspond. Ce qui nous écrivent ont entre 10,12 et15 ans. Défenseur des enfants, ils comprennent que peut-être ils vont pouvoir être aidé".

La désignation en question

L’ancien secrétaire d’Etat à la lutte contre la précarité et l’exclusion en appelle directement aux élus. "J’ai envie de citer le président de l’Unicef qui a dit dans une tribune ce week-end : "messieurs les parlementaires pensez à vos enfants". Parce que les enfants de tout un chacun peuvent avoir besoin d’avoir accès à la Défenseure des enfants. Et quand il n’y en aura plus, ils n’auront personne. Et ce jour-là, ils mesureront le vide."

Autre exception française, le mode de désignation. Chez nos voisins européens, le Défenseur des droits est nommé par le Parlement, à un très large majorité, plus large que celle qui est au pouvoir. Une façon de garantir la qualité et l’indépendance de la fonction. Là, regrette Dominique Versini, il sera nommé sur proposition du Conseil des ministres par le président de la République. Les noms qui circulent pour prendre la tête de cette nouvelle autorité : Bernard Kouchner, Jack Lang, ou plus récemment Françoise de Panafieu. Autant dire, dénoncent les associations, des personnalités politiques à reclasser.