La Corée du Nord fête les 65 ans de son "Cher Leader"

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Administrator User , modifié à
La Corée du Nord, dernier Etat stalinien de la planète, célèbre ce vendredi le 65e anniversaire de son "Cher Leader" Kim Jong-il, tout auréolé du "succès" que Pyongyang dit avoir obtenu de haute lutte dans son bras de fer avec les Etats-Unis sur le dossier nucléaire. Le régime a fait distribuer à la population, qui souffre de famine, un mois de ration alimentaire mais aussi de l'alcool et des sucreries.

Fleurs, de chants, de danses et de parades, la Corée du Nord célèbre ce vendredi le 65ème anniversaire de son "Cher Leader" Kim Jong-il. Ce jour a été déclaré, "Jour le plus profitable de l'année". Le leader nord-coréen, qualifié par la propagande officielle de "brillant et invincible commandant" du régime, cultive à l'envi son propre culte de la personnalité. Les médias nord-coréens rapportent que certaines fleurs éclosent quand il apparaît et que des arcs-en-ciel se forment à l'occasion de son anniversaire. Le "Cher Leader" est censé avoir de multiples talents artistiques ou sportifs et savoir piloter des avions de combat, bien qu'il effectue exclusivement en train ses rares déplacements à l'étranger. Kim Jong-il n'a que progressivement accédé au pouvoir absolu à la suite de la mort en 1994 de son père Kim Il-sung, "Grand Leader" et fondateur du régime, dont il conserve le titre de "président éternel". Mais il est désormais fermement aux manettes du dernier Etat stalinien de la planète, avec le titre de président de la Commission de défense nationale et chef du parti unique. Au-delà des frontières nord-coréennes, le premier héritier dynastique communiste est plutôt perçu comme un dictateur à la fois kitsch, avec sa mise en plis, ses costumes ternes et ses chaussures à talons compensés, et impitoyable, dont la paranoïa a réduit le pays à la famine. Avec ses armes nucléaires, le régime de Pyongyang s'imposait comme un interlocuteur incontournable des grandes puissances, notamment des Etats-Unis, dont les mauvaises arrière-pensées supposées justifient que les Nord-Coréens se serrent la ceinture pour maintenir sur le pied de guerre une armée de 1,2 million d'hommes. Sans l'arme atomique, la Corée du Nord, avec son économie délabrée, n'est plus qu'un pays pauvre dépendant de la manne de la communauté internationale, aussi est-ce avec un scepticisme non dissimulé que les puissances régionales accueillent l'accord intervenu cette semaine sur le dossier nucléaire. Cet accord, dont la Chine est à l'origine, prévoit que la Corée du Nord fermera son seul réacteur nucléaire et renoncera à se doter de l'arme atomique en échange de quoi elle recevra des contreparties énergétiques, économiques et diplomatiques.