Drapeaux officiels en berne, un registre de condoléances ouvert dans une des salles de l'Hôtel de ville et une cérémonie républicaine : les Lyonnais ont salué à leur façon la mémoire de leur ancien maire, de 1995 à 2001. Raymond Barre, ancien Premier ministre, est décédé samedi à 83 ans à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris, où il était soigné depuis plusieurs mois notamment pour des problèmes cardiaques. Environ 400 personnes, élus, représentants du monde économique ou simples anonymes, ont pris part à la cérémonie républicaine qui s'est déroulée lundi à l'Hôtel de Ville. Deux messes ont été organisées à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste ainsi que des veillées. L'archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, avait souligné dimanche dans son homélie la mémoire d'un homme qui avait "le sens des autres, qui se penchait sur un petit ou moyen dossier comme il se penchait sur un dossier important". La classe politique lyonnaise a elle rendu hommage de façon quasi-unanime à Raymond Barre. Son successeur, le sénateur-maire socialiste Gérard Collomb, a estimé que Lyon "doit à Raymond Barre sa métamorphose internationale". "Je tiens à dire ma reconnaissance pour son action", a-t-il précisé. Dominique Perben, le député et candidat UMP à la mairie de Lyon aux prochaines élections municipales, a lui rappelé l'indépendance d'esprit et la lucidité parfois caustique" de l'ancien Premier ministre. Lors de la cérémonie républicaine, Olivier Barre a évoqué de son côté les derniers jours de son père après près de cinq mois d'hospitalisation. "Il a passé ses derniers jours très bien, entouré de sa famille. Nous étions tous les jours (à l'hôpital militaire du) Val de Grâce", a-t-il raconté. "Maintenant, il est bien, il est apaisé, et il a ce petit sourire ironique qu'on lui connaissait bien". Les obsèques de Raymond Barre devraient avoir lieu mercredi après-midi. Mais pas à Lyon qui n'était pas la région d'origine de ce natif de la Réunion. La cérémonie devrait être organisée dans la chapelle du Val-de-Grâce, à Paris.