Maurice Grimaud restera comme l’une des figures clefs des évènements de Mai-68. L’ancien préfet de Paris, est mort jeudi dernier à l’âge de 95 ans, a-t-on appris mardi, jour de son inhumation.
Nicolas Sarkozy lui a rendu hommage en le décrivant comme "un grand serviteur de l'Etat qui a consacré sa vie aux missions d'intérêt général", un homme "passionnément républicain profondément humaniste et admirablement tolérant".
Pour l'ancien leader du mouvement de mai 68, Daniel Cohn-Bendit, Maurice Grimaud était "un véritable républicain" :
Après des études de lettres, "le plus grand des hasards", conduit Maurice Grimaud à une carrière de policier. Il devient Préfet de police de la ville de Paris en 1967 et succède à Maurice Papon. En mai 1968, la capitale explose. Il impose alors son autorité aux forces de l'ordre, exige la modération dans leurs interventions et le dialogue avec les manifestants. Son attitude durant cette période, mêlant fermeté et prudence, lui vaudra la réputation d'avoir été l'un des principaux artisans du retour au calme dans la capitale française.
Maurice Grimaud sera ensuite directeur de cabinet, puis conseiller de Gaston Defferre (ministre de l'Intérieur en 1981-83 puis ministre d'Etat chargé du Plan et de la Décentralisation en 1984-86), après la victoire de François Mitterrand. Il sera ensuite Délégué général du médiateur de la République de 1986 à 1992.
Commandeur de la Légion d'honneur, marié, père de cinq enfants, il avait évoqué ses souvenirs et ses conceptions dans plusieurs livres: En mai, fais ce qu'il te plaît (1977), La police malade du pouvoir (1980), Je ne suis pas né en mai 68. Souvenirs et carnets 1934-1992 (2007).
> Une minute de silence sera observée dans tous les commissariats de police parisiens, mercredi après-midi. A cette occasion, la lettre adressée par Maurice Grimaud à tous les policiers parisiens sera lue - la lire au format PDF.