L'heure est à l'unité au PS

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Administrator User , modifié à
Les socialistes ont tenté tant bien que mal lundi d'effacer le souvenir d'une soirée électorale à couteaux tirés après la défaite présidentielle de Ségolène Royal, dans le souci de préserver une unité - même de façade - en vue des législatives.

Après la victoire de Nicolas Sarkozy, l'ex-candidate du PS, du PRG et du MRC a brandi lundi soir le "talisman de l'unité". Glissement sémantique ou temporisation stratégique après ses déclarations de dimanche soir, Ségolène Royal a affirmé que les socialistes seraient "bien sûr tous" engagés "de façon très homogène" dans la bataille électorale à venir, troquant une première personne du singulier pour un "nous" plus collectif. Devant le Bureau national (BN) du PS, elle a expliqué qu'elle était "disponible pour la suite" auprès des candidats aux législatives. Au cours de cette réunion, "il y a eu une analyse très sereine et très apaisée des résultats" de la présidentielle, a-t-elle affirmé à sa sortie de la rue de Solférino, se refusant toujours à prononcer le mot "défaite". "Il y a eu d'abord des applaudissements et des remerciements pour cette belle campagne" mais "pas de critiques", a-t-elle assuré en quittant le siège. L'ensemble du Bureau national a salué "sa détermination, son courage et son courage", a confirmé Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande. Sur le fond, malgré une défaite très nette, Ségolène Royal n'a rien lâché, estimant avoir fait le bon diagnostic de la société française et proposé les bonnes réponses - l'ordre juste ou les rapports "gagnant-gagnant", rapporte un jeune élu ayant assisté aux échanges. La réunion s'est prolongée sans elle pendant près de deux heures. Ses deux co-directeurs de campagne, François Rebsamen et Jean-Louis Bianco, n'ont pas pris la parole et son "conseiller spécial" Julien Dray n'y a fait qu'une brève apparition. Le premier secrétaire, qui s'exprimait après sa compagne, a déclaré qu'il prenait toutes ses responsabilités et mènerait la bataille des législatives à la tête d'une équipe collective. Le PS doit réunir son Conseil national - le parlement du parti - samedi, probablement dans la salle de La Mutualité à Paris, pour décider d'un programme législatif - "quatre ou cinq propositions" tirées du projet présidentiel du PS et du "pacte présidentiel" de Ségolène Royal - créer une équipe collégiale et régler la questions des investitures. Selon Claude Bartolone, cette direction devrait compter, outre le premier secrétaire, Ségolène Royal, ses deux rivaux malheureux pour l'investiture, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, et des représentants des courants socialistes - soit une dizaine de personnes. Se posant une nouvelle fois en rassembleur d'un parti en ébullition, François Hollande avait prévenu dès lundi matin qu'il ne "tolérerait rien" qui puisse ressembler à des "règlements de comptes" afin de ne pas compromettre la création d'une "force d'équilibre" face à l'UMP. Frédéric Frangeul (Reuters)