L'euro vole de record en record

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La monnaie européenne a atteint jeudi matin un nouveau record par rapport au dollar. L'euro est approché de la barre des 1,38 dollar, à 1,3794 dollar exactement. La hausse provient à la fois de la bonne santé économique en Europe mais aussi de la faiblesse du dollar entraîné par des mauvais chiffres immobiliers aux Etats-Unis.

Voilà de quoi donner du grain à moudre aux détracteurs et aux défenseurs de l'euro fort. La monnaie européenne ne cesse de monter face au dollar. Jeudi matin, l'euro a atteint 1,3794 dollar. Pour donner une idée, un dollar vaudrait maintenant 4,13 francs. L'euro touche aussi des records face au yen japonais. Depuis la mi-janvier, l'euro a progressé d'environ 6,5% contre le dollar. Plusieurs facteurs expliquent la force de l'euro et la faiblesse du dollar. La devise américaine est pénalisée par la perspective d'un nouveau resserrement du différentiel de taux d'intérêt entre les Etats-Unis et la zone euro. Le principal taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine reste fixé à 5,25% depuis plus d'un an alors que la Banque centrale européenne a durci sa politique monétaire à plusieurs reprises ces derniers mois et qu'elle semble en passe de porter son taux de refinancement à 4,5% d'ici la fin de l'année. Le dollar est aussi plombé par les problèmes du marché immobilier américain et notamment les difficultés du secteur du crédit hypothécaire à risque. A l'inverse, la santé économique de la zone euro favorise l'euro. Cet état de fait augmente les tensions entre les détracteurs et les défenseurs de l'Euro fort. Le sujet irrite notamment Nicolas Sarkozy qui critique ouvertement le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) et dénonce l'absence d'une politique de change dans la zone euro. Le président de la République a demandé mercredi à Christine Lagarde, ministre de l'Economie et des Finances, de travailler à l'élaboration d'un "gouvernement économique de l'Europe". Didier Migaud, président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, s'est déclaré d'accord avec Nicolas Sarkozy sur le rôle néfaste, à leurs yeux, de l'Euro fort sur l'économie du continent européen. A l'inverse, la chancelière allemande Angela Merkel défend l'Euro fort tout comme le président français de la BCE. Jean-Claude Trichet a invité mercredi les hommes politiques à commenter de manière "responsable" les taux de change en zone euro.