Dans "Les LIP, l'imagination au pouvoir", Christian Rouaud a retrouvé des ouvriers de Lip. Aujourd'hui retraités, ces hommes aux cheveux blancs racontent leur formidable combat, au milieu des années 1970, pour défendre leur emploi, en reprenant eux-mêmes la gestion de leur usine de fabrication de montres près de Besançon. L'histoire débute le 17 avril 1973, le jour du dépôt de bilan de l'usine horlogère Lip de Palente, dans la banlieue de Besançon. Lip était une entreprise florissante. L'entreprise a périclité faute de restructuration. Depuis les années 60, le déficit de l'entreprise se creuse inexorablement. Le nouvel actionnaire principal, le suisse Ebauches SA, décide de reprendre Lip en main. Un plan de redressement est mis en place. Les salariés le refusent. Manifestations, occupation de l'usine, séquestration des administrateurs provisoires, stock de montres caché puis revendu. Aujourd'hui encore, le leader des Lip milite au sein d'AC ! contre le chômage. Tandis que la lutte contre le chômage fait partie de la préoccupation majeure des Français, ce documentaire résonne quelques semaines après l'annonce du plan de restructuration d'Airbus qui prévoit la suppression de 10.000 emplois en Europe. Cette semaine, sort également en salle "Golden door" d'Emanuele Crialese, primé au dernier festival de Venise avec Charlotte Gainsbourg en mystérieuse émigrante anglaise. Cette bourgeoise déclassée se mêle aux autres migrants vers les Etats-Unis, remplis d'espoir, et découvre la sélection des services de l'émigration à leur arrivée. Mais aussi, "Ensemble c'est tout", de Claude Berri avec Audrey Tautou et Guillaume Canet. Tiré du roman d'Anna Gavalda, ce film croise quatre destins et vante les mérites de la solidarité.